Vladimir Poutine dément l'implication de la Russie en Ukraine

Par latribune.fr  |   |  560  mots
Vladimir Poutine a accusé les Occidentaux d'avoir eu recours à des "entraîneurs" pour former les "unités de combat", en référence aux contestataires de Maïden. (DR)
Le président russe Vladimir Poutine est sorti mardi de son silence pour nier l'implication russe en Ukraine et fustiger un "coup d'Etat" contre le "seul président légitime", Viktor Ianoukovitch, quelques heures après l'annonce par Washington de sanctions contre Moscou.

Il n'avait pas encore pris publiquement position. Alors que Washington vient de rompre toute coopération militaire avec Moscou, le président russe Vladimir Poutine est sorti de son silence pour nier l'implication russe en Ukraine et fustiger un "coup d'Etat" contre Viktor Ianoukovitch.

Dans la péninsule de Crimée, objet de l'attention de toutes les chancelleries des grandes puissances, le face-à-face se poursuit entre l'armée ukrainienne et des milliers de membres des forces russes qui les contiennent dans leurs casernes. Depuis plusieurs jours, responsables militaires ukrainiens et russes se livrent une guerre des nerfs à coups d'ultimatums sur un possible assaut des forces russes mais la situation est stable.

Menaces de sanctions

Sur le plan diplomatique, les chancelleries occidentales ont multiplié les appels au calme, en agitant pour certaines le spectre de sanctions économiques. "Le message que nous faisons passer aux Russes est que, s'ils continuent sur leur trajectoire actuelle, nous examinerons un ensemble de mesures économiques et diplomatiques qui isoleront la Russie", a ainsi déclaré Barack Obama.

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Vladimir Poutine, silencieux depuis la destitution le 22 février du président Viktor Ianoukovitch après trois mois d'un mouvement de contestation qui a tourné à la confrontation violente se soldant par la mort de 98 personnes à travers le pays, a pris la parole. Il a nié que des forces russes opéraient en Crimée, affirmant que ce sont des "forces locales d'auto-défense" qui bloquent les bases ukrainiennes.

Envoi de troupes "pas nécessaire pour le moment"

Alors que les Ukrainiens et les Occidentaux craignaient une opération militaire de grande envergure en Ukraine, le chef de l'Etat russe a estimé que l'envoi de troupes russes supplémentaires n'était "pas nécessaire pour le moment".

"Mais cette possibilité existe", a-t-il ajouté, en précisant que la Russie se réservait le droit de recourir à "tous les moyens" pour protéger ses citoyens dans cette ancienne république soviétique, notamment en Crimée où la population est composée à 60% de citoyens russes.

"Coup d'Etat anti-constitutionnel"

Interrogé sur les nouvelles autorités au pouvoir en Ukraine, Vladimir Poutine a répété qu'il n'y avait "qu'un seul président légitime", Viktor Ianoukovitch. "Il ne peut y avoir qu'une seule appréciation sur ce qui s'est passé à Kiev et en Ukraine: il s'agit d'un coup d'Etat anti-constitutionnel, d'une prise de pouvoir par les armes", a martelé Vladimir Poutine.

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Il a enfin accusé les Occidentaux d'avoir eu recours à des "entraîneurs" pour former les "unités de combat", en référence aux contestataires ukrainiens.

Guerre de l'information

La guerre de l'information, et de la désinformation, que se livrent Kiev et Moscou par médias interposés, se double d'une guerre des nerfs sur le terrain. Pour la première fois, les forces russes qui encerclent la base aérienne ukrainienne de Belbek, en Crimée, ont tiré des coups de semonce sur les militaires ukrainiens qui tentaient de s'approcher.

Environ 6.000 membres des forces russes occupent la Crimée, une région stratégique pour Moscou et pour sa flotte militaire. Ils cernent la plupart des sites stratégiques (navires de guerre, casernes, bâtiments de l'administration).