"Il n'y a pas d'alternative au gaz russe" (ministre allemand de l'Énergie)

Par latribune.fr  |   |  380  mots
La Norvège, souvent présentée comme un fournisseur alternatif, a des possibilités d'exportation limitées, et le gaz en provenance des Pays-Bas n'est pas d'assez bonne qualité, selon le ministre de l'Economie et de l'Énergie allemand, Sigmar Gabriel.
Il n'y a "pas d'alternative raisonnable" au gaz en provenance de Russie pour l'approvisionnement énergétique de l'Europe, a affirmé jeudi Sigmar Gabriel, ministre allemand de l'Economie, en plein débat sur de possibles sanctions économiques contre Moscou.

En pleine crise ukrainienne, la question est régulièrement posée. Peut-on se passer du gaz russe ? Pour le ministre allemand de l'Économie et de l'Énergie, Sigmar Gabriel, la réponse est sans détour : "Il n'y a pas d'alternative raisonnable". Pour lui, qui s'exprimait dans le journal régional Neue Osnabrücker Zeitung (NOZ), il n'y a d'ailleurs pas de raison de s'inquiéter des vives tensions provoquées par la crise ukrainienne :

"Même au pire de la Guerre Froide, la Russie a tenu ses engagements", a tenté de rassurer Sigmar Gabriel.

Dépendance au gaz russe

L'Allemagne importe 35% de son gaz naturel de Russie. Cette part est beaucoup plus élevée encore dans certains Etats d'Europe de l'Est, anciens satellites de Moscou. Récemment, le chef de gouvernement polonais Donald Tusk avait critiqué la dépendance de l'Allemagne au gaz russe, estimant qu'elle constituait une menace pour la souveraineté de l'Europe.

La Norvège, souvent présentée comme un fournisseur alternatif, a des possibilités d'exportation limitées, et le gaz en provenance des Pays-Bas n'est pas d'assez bonne qualité, selon le social-démocrate.

Divergences au sein du gouvernement allemand

Ses propos ont été interprétés comme en contradiction avec ceux d'autres responsables allemands, et notamment de la chancelière Angela Merkel. Celle-ci avait déclaré jeudi que les événements en Ukraine allaient conduire à "une nouvelle manière de voir la politique énergétique", afin de réduire la dépendance des Européens au gaz et au pétrole russes.

Lors de la conférence de presse régulière du gouvernement vendredi, le porte-parole de M. Gabriel, Tobias Dünow, a précisé que "bien évidemment" l'Allemagne s'employait à réduire sa dépendance au gaz russe, "et pas seulement au gaz russe mais au gaz de manière générale, c'est pour cela que nous faisons la transition énergétique", qui doit permettre au pays d'assurer à terme l'essentiel de sa consommation d'électricité à partir de sources renouvelables.

"Il n'y a pas de divergence" sur ce sujet entre la chancelière conservatrice et son ministre social-démocrate, a contredit une porte-parole de la chancelière.

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