67 personnes possèdent autant que la moitié la plus pauvre du monde

Par Giulietta Gamberini  |   |  490  mots
Le club des plus riches est passé de 85 à 67 membres après la mise à jour de la "liste de milliardaires" de Forbes. (Photo : Reuters)
L'ONG Oxfam a alerté mercredi sur l'aggravation des inégalités économiques au niveau mondial, demandant au FMI et à la Banque mondiale de passer de la rhétorique aux actes.

Les 67 personnes les plus riches du globe possèdent autant de biens que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. C'est le cri d'alarme lancé mercredi par Oxfam, qui a appelé le FMI et la Banque mondiale à agir.

"Les inégalités extrêmes se sont aggravées", a souligné l'organisation de lutte contre la pauvreté.

Selon le rapport publié par Oxfam en janvier, le club des plus riches comptait en effet 85 membres, mais il est tombé à 67 après la mise à jour par le site Forbes de sa "liste de milliardaires", a expliqué l'ONG.

Un véritable "défi" lancé à la Banque mondiale et au FMI

Oxfam n'a pas hésité à lancer un véritable "défi" à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international, qui tiennent leurs assemblées générales cette semaine à Washington, leur demandant de devenir "sérieux" sur la question des inégalités extrêmes.

Raymond Offenheiser, président d'Oxfam America, a déclaré :

"Le président de la Banque, Jim Yong Kim, et la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, ont abondamment parlé des dangers posés par l'explosion des inégalités. Cette semaine, nous devons voir des actions concrètes pour appuyer cette rhétorique".

Plus d'investissements dans la santé et l'éducation

Le FMI a récemment publié deux rapports soulignant les méfaits des inégalités sur l'économie, alors que la Banque mondiale s'est fixé l'objectif de doper les revenus des 40% plus pauvres de la planète.

Selon Oxfam, toutefois, ceci ne peut pas suffire. Les deux institutions doivent aussi changer leurs recommandations et leur politique de prêts à leurs Etats-membres et soutenir davantage les investissements dans la santé et l'éducation.

"L'austérité aggrave les inégalités et le FMI et la Banque mondiale le savent bien. Les deux institutions ont recommandé des coupes agressives dans les budgets de la santé et de l'éducation des pays en voie de développement pendant les années 80 et 90,  et certains pays ont mis deux décennies pour revenir à la case de départ. Les écarts entre les riches et les pauvres se sont aggravés, les économies ont été brisées, et les pauvres ont continué de devenir encore plus pauvres même quand la croissance s'est améliorée", estime Oxfam.

L'évitement fiscal des multinationales pointé du doigt

L'ONG a également appellé le FMI à admettre que les stratégies d'évitement fiscal des multinationales sont un des "moteurs" des inégalités. Selon les estimations avancées par l'association, elles causeraient aux pays en voie de développement des pertes d'environ 100-160 milliards de dollars par an.

A l'occasion des meetings qui se tiendront cette semaine à Washington, Oxfam plaidera pour que le Fonds et la Banque mondiale placent les problèmes des inégalités et de la pauvreté au centre desdébats et modifient en fonction leurs politiques.