Le revenu des patrons américains a flambé de presque 1000% en 35 ans

Par latribune.fr  |   |  293  mots
En 2013, les patrons des grandes entreprises américaines ont gagné en moyenne 15,2 millions de dollars. /Reuters
La rémunération des dirigeants des 350 plus grandes entreprises américaines a été quasiment multipliée par dix en dix ans, affirme une étude publiée jeudi. La rémunération d'un salarié "moyen" a augmenté de 10,2% sur la même période.

Alors que le débat sur les inégalités économiques retentit aux Etats-Unis, ravivé par le succès extraordinaire du livre de l'économiste français Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, une étude publiée jeudi outre-atlantique jette de l'huile sur le feu.

L'Economy policy institute (EPI), un centre de réflexion non-partisan de Washington, a calculé que, depuis 1978, la rémunération (comprenant salaires, bonus, stock-options...) des dirigeants des 350 plus grandes entreprises américaines a augmenté (en tenant compte de l'inflation) de 937%: ce qui correspond à une multiplication par quasiment dix en trente-cinq ans.

15,2 millions de dollars de revenu moyen en 2013

En comparaison, sur la même période, la rémunération d'un salarié "moyen" a augmenté de 10,2%, à 52.100 dollars par an en 2013, selon l'étude de l'EPI. En conséquence, l'écart des revenus entre un salarié moyen et son PDG s'est considérablement agrandie passant de 1 à 30 en 1978 à 1 à 296 en 2013.

En 2013, le revenu moyen des patrons des grandes entreprises américaines a notamment atteint les 15,2 millions de dollars.

Les patrons aussi "pénalisés" par la crise financière

Les auteurs de l'étude soulignent:

"Sur les trente dernières années, la rémunération des PDG a augmenté beaucoup plus vite que les autres hauts revenus".

Cette rémunération des grands patrons américains a notamment connu une très nette accélération jusqu'au coup d'arrêt du début des années 2000, dans le sillage de l'explosion de la bulle des nouvelles technologies, note l'Institut.

En 2013, elle reste d'ailleurs inférieure aux montants atteints en 2000 (20,2 millions) et en 2007 (18,5 millions), avant le déclenchement de la crise financière. Sur la seule période 2010-2013, l'augmentation s est de près de 22%, affirme l'étude.