La Fed envisage de cesser ses injections de liquidités en octobre

Par latribune.fr  |   |  524  mots
Pour justifier leur décision, les membres de la Réserve fédérale soulignent que l'activité américaine semble avoir retrouvé de l'élan. (Photo: Reuters)
La banque centrale envisage de mettre un terme en octobre aux rachats d'actifs initiés en janvier 2013 afin de soutenir la reprise américaine, indique le compte-rendu d'une réunion publié mercredi.

Bientôt finies les injections de liquidités destinées à soutenir l'économie américaine? Selon les minutes de la dernière réunion de la Banque centrale américaine publiées mercredi, la Fed pourrait arrêter en octobre le programme "d'assouplissement monétaire" initié début 2013, l'un des plus vastes de l'histoire.

Le compte-rendu de la précédente réunion, qui s'est tenue les 17 et 18 juin, indique:

"Si l'économie progresse conformément aux attentes (...), la réduction finale (des rachats) interviendra après la réunion d'octobre".

Un programme initié en janvier 2013

En janvier de l'année dernière, la Réserve fédérale avait décidé d'acheter chaque mois pour 85 milliards de dollars de bons du Trésor et de créances immobilières. L'objectif: injecter des liquidités dans le circuit financier, fluidifier le crédit et soutenir une reprise américaine encore convalescente.

Face à l'amélioration de la conjoncture, elle avait commencé à réduire progressivement le rythme de ses achats d'actifs un an plus tard. Ceux-ci s'élèvent aujourd'hui à 35 milliards de dollars. Ce mouvement a contribué à provoquer une forte instabilité sur le marché des changes dans les pays émergents. 

"Un déclin du PIB d'une ampleur étonnante"

Pour justifier leur décision, les membres de la Réserve fédérale soulignent notamment que l'activité américaine semble avoir retrouvé un certain élan. Le compte-rendu indique:

"Les données (...) suggèrent que l'activité économique est en train de rebondir au deuxième trimestre après un déclin du PIB d'une ampleur étonnante".

Le recul du Produit intérieur brut entre janvier et mars était alors évalué à 1% en rythme annualisé mais il a été depuis revu à la hausse à -2,9%, sa plus forte baisse depuis cinq ans.

Une inquiétude: la stagnation des salaires

Certains membres de la Fed restent toutefois prudents sur la situation du marché du travail, en dépit du recul du taux de chômage, et mettent surtout en garde contre le goût retrouvé du risque chez les investisseurs: selon ceux-ci, dont l'avis est retranscrit dans les minutes:

 "les acteurs de marché ne prennent pas suffisamment en compte les incertitudes sur la trajectoire de l'économie et de la politique monétaire".

Dans son compte-rendu, la Fed s'est également montrée inquiète de la stagnation du niveau des salaires, à l'heure où l'administration Obama veut relever le niveau du salaire minimum.

Le calendrier de hausse des taux encore incertain

Quant à la question du calendrier du relèvement du taux directeur, les minutes ne sont pas explicites, mais montrent que les membres du Comité fédéral d'open market - Federal Open Market Committee (FOMC), organe de la FED - restent divisés.

Alors que les marchés tablent sur une première hausse à la mi-2015, plusieurs participants plaident pour une approche plus "progressive" dans le cas où les prévisions de croissance ne seraient pas atteintes d'ici à la fin de l'année. "D'autres participants" font au contraire valoir que la croissance économique pourrait être plus dynamique que prévu, nécessitant une remontée "plus rapide" des taux, affirme le compte-rendu.