La Fed pourrait relever ses taux "dès que possible"

C'est ce qu'affirme Charles Plosser, président de la Fed de Philadelphie et membre du comité de politique monétaire.
"Alors qu'on continue à s'approcher de notre objectif de 2% d'inflation et que le marché du travail s'améliore, nous devons nous préparer à ajuster la politique monétaire de façon adéquate", a argumenté Charles Plosser, président de la Fed de Philadelphie. (Photo : Reuters).

L'homme a la réputation de faucon, bien loin de la vision de la colombe Janet Yellen. Charles Plosser, président de l'antenne de la Réserve fédérale de Philadelphie et membre du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), a indiqué dans un discours à Washington que la banque centrale américaine pourrait relever les taux "dès que possible". Selon lui, l'économie américaine "n'a jamais été sur une base aussi solide depuis le début de la reprise".

"Ajuster la politique monétaire de façon adéquate"

La Fed maintient depuis fin 2008 ses taux directeurs proches de zéro et envisage de les relever à partir de la mi-2015. Le programme de soutien monétaire exceptionnel de la Fed, sous forme d'achats d'obligations actuellement pour 45 milliards de dollars par mois, devrait cesser "à l'automne" si le rythme actuel de réduction est poursuivi.

Lors de sa dernière réunion importante en mars, elle avait mis fin au critère d'un taux de chômage à 6,5% pour relever son taux de base, aujourd'hui à 0,25%. Un moyen de garder les mains libres. Ce qui avait rassuré les marchés.

"Alors qu'on continue à s'approcher de notre objectif de 2% d'inflation et que le marché du travail s'améliore, nous devons nous préparer à ajuster la politique monétaire de façon adéquate", a argumenté l'opposant à la politique accommodante.

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Contre l'interventionnisme

Charles Plosser déplore en fait qu'avec la crise financière, la banque centrale soit devenue "hautement interventionniste dans ses efforts pour manipuler les prix des actifs et les marchés financiers en général". "Il est temps de penser à restaurer un semblant de normalité dans la politique monétaire", a-t-il affirmé.

Reste que le marché de l'immobilier, que le programme de rachat d'actifs cherchait notamment à soutenir, a ralenti ces derniers mois. Ceci n'est pas un argument pour le membre du FOMC, qui considère que ce ralentissement est dû à une offre étroite, et que "les prix ont continué d'augmenter au cours des trois derniers mois".

Contre la "subvention à l'accession à la propriété"

Le responsable de la Fed a aussi plaidé pour une réforme des entreprises para-publiques de financement hypothécaire. "Elles étaient autorisées à opérer pour du profit tout en ayant une garantie implicite de l'Etat et ont donc pris des risques extraordinaires aux dépens des contribuables", a-t-il expliqué évoquant sans les nommer Fannie Mae et Freddie Mac dont la réforme est en discussion.

"Cela ne doit plus se reproduire", a-t-il ajouté s'interrogeant sur le degré d'intervention du gouvernement sur le marché immobilier. "Les Etats-Unis subventionnent l'accession à la propriété plus que tout autre pays développé", s'est-il offusqué.

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