L'Argentine menacée de poursuites pour "outrage" par un juge américain

Par latribune.fr  |   |  283  mots
L'Argentine a de son côté porté plainte auprès de la cour pénale internationale de la Haye, accusant le juge américain d'outre-passer ses droits.
Le juge américain en charge du dossier de la dette argentine estime que le pays a diffusé des "déclarations fausses et trompeuses" dans des avis publiés dans la presse américaine. L'Argentine, elle, considère que la justice américaine a outrepassé ses droits.

Ping-pong judiciaire entre Buenos aires et les Etats-Unis.  Le juge new-yorkais Thomas Griesa, en charge du dossier de la dette argentine a menacé de poursuivre l'Argentine pour "outrage à la cour" lors d'une audience vendredi 8 août.

C'est ce même juge qui a décidé de suspendre tout remboursement de la dette souveraine argentine transitant par la place financière de New York, tant que le pays ne paierait pas 1,3 milliard de dollars à des créanciers (les fameux "fonds vautour"). Ce qui a conduit plusieurs agences de notation à déclarer le pays en défaut de paiement partiel.

Un jugement "erroné"

Il réagissait à la publication jeudi par le gouvernement argentin d' "avis légaux" de deux pages dans le New York Times et le Wall Street Journal, dans lesquels le jugement américain est qualifié de"déplacé et erroné".

Des informations "fausses et trompeuses" a estimé le juge Griesa qui, si elles sont réitérées, pourraient donner lieu à des poursuites et à une amende.

A la suite de ces menaces, le ministère argentin de l'Economie a dénoncé dans un communiqué,  les "nouvelles pressions et contradictions" du juge et affirmé que l'Argentine maintenait sa position.

Un arbitrage de la CIJ?

L'Argentine a de son côté porté plainte auprès de la Cour internationale de justice de la Haye, accusant le juge américain d'outre-passer ses droits. Sur ce point, un porte-parole du Département d'Etat cité par l'AFP a affirmé vendredi que ce contentieux ne relevait pas de la CIJ. Or, la Cour elle-même avait prévenu qu'aucune suite ne serait donnée tant que Washington n'aurait pas admis la compétence du tribunal dans cette affaire.