Le Japon subit la plus forte contraction de son économie depuis le tsunami de 2011

Par latribune.fr  |   |  444  mots
L'économie japonaise a été touchée de plein fouet suite à l'augmentation de la taxe sur la consommation le 1er avril. Les dépenses des ménages ont en conséquence plongé de 5,2% entre avril et juin. Les entreprises ont réduit dans le même temps les leurs de 2,5%.
Le PIB a chuté de 6,8% au 2e trimestre en rythme annualisé. Entre avril et juin, la hausse de la TVA a fait plonger les dépenses des ménages de 5,2%, et celles des entreprises nippones de 2,5%.

La baisse était certes attendue, mais pas d'une telle ampleur. Le Japon a en effet connu la plus forte contraction de son activité économique depuis le séisme et le tsunami de mars 2011, indique Reuters. Le produit intérieur brut (PIB) nippon a reculé de 1,7% entre avril et juin par rapport au premier trimestre, alors qu'il n'avait se cesse de progresser depuis fin 2012, à l'exception du quatrième trimestre 2013 qui avait enregistré une stagnation.

La TVA fait plonger les dépenses

En cause: l'augmentation de la taxe sur la consommation nippone, équivalente à la TVA française, passée de 5% à 8% le 1er avril. Ce relèvement de trois points a plombé la consommation des ménages avec pour conséquence une chute de 6,8% en rythme annualisé du produit intérieur brut (PIB) sur le trimestre avril-juin, qui a totalement effacé la croissance de 6,1% enregistrée sur les trois premiers mois de l'année.

Dans le détail, entre avril et juin, Les dépenses des ménages ont en conséquence plongé de 5,2% . Les entreprises ont réduit dans le même temps les leurs de 2,5%. L'immobilier a également été fortement affecté (-10,3%).

Le tournant des Abenomics

Par conséquent, les importations ont connu un coup de frein (-5,6%), alors que les exportations ne parvenaient toujours pas à se redresser (-0,4%).

Les pouvoirs publics ont de leur côté diminué leurs investissements (-0,5%), mais un nouveau train de mesures de soutien (40 milliards d'euros) est censé prendre le relais des exceptionnels budgets de relance votés début 2013 peu après l'arrivée au pouvoir de Shinzo Abe (75 milliards d'euros). Ces largesses budgétaires sont l'une des trois "flèches" des "Abenomics", aux côtés de la politique d'assouplissement monétaire de la Banque du Japon (BoJ) et des réformes structurelles.

Optimisme du gouvernement nippon

Cependant, le gouvernement se veut optimiste, tout comme la BoJ, rétive pour l'heure à tout geste de soutien supplémentaire. "Notre vision n'a pas changé", a assuré mercredi le ministre de la Revitalisation économique, Akira Amari, cité par l'agence Jiji. Selon lui, l'effet taxe, en ligne avec les attentes, s'estompe progressivement.

Il a répété que la décision sur une éventuelle nouvelle hausse de la "TVA nippone" serait prise en fin d'année, à l'aune des indicateurs du troisième trimestre.

Programmé en octobre 2015 et prôné par le Fonds monétaire international (FMI), le passage à un taux de 10% vise à pérenniser le système de protection sociale et à enrayer l'augmentation de la colossale dette publique du pays, qui représente déjà 250% du produit intérieur brut (PIB) japonais, un niveau sans égal parmi les pays développés.