Les jihadistes de l'EI affirment avoir décapité James Foley, un journaliste américain

Par latribune.fr  |   |  686  mots
Notre confrère James Foley, journaliste indépendant, qui avait déjà été détenu pendant 45 jours en 2011 en Libye par les forces fidèles à Mouammar Kadhafi, a été capturé le 22 novembre 2012 dans le nord-est de la Syrie alors qu'il couvrait la guerre civile pour plusieurs médias, dont l'AFP.
Les djihadistes de l'Etat islamique (EI) ont mis en ligne mardi soir une vidéo montrant ce qu'ils présentent comme la décapitation d'un journaliste américain porté disparu depuis près de deux ans en Syrie. L'authenticité de la vidéo, intitulée "Un message à l'Amérique", a été confirmée mercredi par la Maison-Blanche.

Notre confrère James Foley, 40 ans, était un reporter expérimenté. Journaliste indépendant, il avait couvert le conflit en Libye avant de se rendre en Syrie afin de couvrir la rébellion contre le régime de Bachar al-Assad pour le site d'information américain GlobalPost, l'Agence France-Presse et d'autres médias.

James Foley, qui avait déjà été détenu pendant 45 jours en 2011 en Libye par les forces fidèles à Mouammar Kadhafi, a été capturé le 22 novembre 2012 dans le nord-est du pays. Dans une vidéo mise en ligne mardi, les djihadistes de l'Etat islamique (EI) affirment l'avoir décapité.

Un message à Barack Obama

La vidéo diffusée s'ouvre avec des images du président américain Barack Obama annonçant le 8 août son feu vert à des raids aériens contre les positions des djihadistes en Irak. "Obama autorise des opérations militaires contre l'Etat islamique qui placent de fait l'Amérique sur une pente glissante la menant vers un nouveau front dans la guerre contre les musulmans", est-il écrit, en arabe et en anglais, dans cette vidéo.

Des images en noir et blanc montrent ensuite des vues aériennes de bombardements et sont accompagnées d'une légende évoquant une "agression américaine contre l'Etat islamique".

Puis la vidéo montre une personne présentée comme étant James Foley, vêtue d'une tenue orange, agenouillée dans un paysage désertique tandis qu'un homme vêtu et masqué de noir se trouve derrière lui, un couteau dans une main.

"J'appelle mes amis, ma famille et ceux que j'aime à s'élever contre mes véritables meurtriers, le gouvernement des Etats-Unis, car ce qui va m'arriver n'est que la conséquence de son arrogance et de sa criminalité", dit l'homme agenouillé.

L'homme debout derrière lui s'exprime alors avec un accent britannique:

"Voici James Wright Foley, citoyen américain, originaire de votre pays. En tant que gouvernement, vous vous êtes placés en première ligne de l'agression contre l'Etat islamique." "Aujourd'hui, votre aviation militaire nous attaque quotidiennement en Irak. Vos bombardements ont fait des victimes parmi les musulmans. Vous ne combattez plus une insurrection. Nous sommes une armée islamique et un Etat qui a été reconnu par un grand nombre de musulmans à travers le monde".

Un autre prisonnier, Steven Joel Sotloff

A la fin de sa déclaration, il décapite l'homme agenouillé.

Puis apparaît sur l'écran un autre prisonnier en tenue orange avec ces mots: "Steven Joel Sotloff". "La vie de ce citoyen américain, Obama, dépend de ta prochaine décision", dit l'homme au visage masqué.

Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, a fait part de son indignation ce mercredi dans un communiqué:

"C'est avec indignation que j'ai appris l'exécution du journaliste américain James Foley, enlevé en Syrie par l'"Etat islamique".

L'authenticité de la vidéo à l'étude

Le ministre précise:

"S'il était confirmé, cet assassinat ignoble confirmerait le vrai visage de ce "califat de la barbarie". Il appelle la condamnation la plus ferme de la communauté internationale et renforce notre détermination à lutter contre l' "Etat islamique" conformément à la résolution 2170 du Conseil de sécurité des Nations unies".

"En ce moment si douloureux, nos pensées vont aux proches du journaliste, grand professionnel, unanimement estimé en France, et en particulier à sa mère Diane Foley que nous avions reçue en avril dernier au Quai d'Orsay. Plus que jamais, la France est engagée en faveur du droit des journalistes à travailler en toute sécurité.  Aucune forme d'impunité ne saurait exister pour les auteurs de ces actes barbares".

Or, depuis, l'authenticité de la vidéo, intitulée "Un message à l'Amérique", a été confirmée par la Maison Blanche. "Les services du renseignement ont analysé la vidéo diffusée récemment montrant les citoyens américains James Foley et Steven Sotloff. Nous sommes arrivés à la conclusion que cette vidéo est authentique", a indiqué Caitlin Hayden, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, dans un communiqué.

Article actualisé mercredi 20 août à 17h50.