"Le pays est entre vos mains." C'est par ces mots que le président irakien Fouad Massoum a chargé lundi le chiite Haïdar al-Abadi de former le nouveau gouvernement, lors d'une brève cérémonie retransmise en direct à la télévision.
Jusqu'ici premier vice-président du Parlement, Haïdar al-Abadi, né en 1952, a été choisi par l'Alliance nationale, le bloc parlementaire chiite, comme son candidat au poste de Premier ministre à la place du sortant Nouri al-Maliki, en place depuis 2006.
Crise politique
La coalition de Nouri al-Maliki fait partie de l'Alliance nationale irakienne, mais on ignore si elle a soutenu la candidature de Haïdar al-Abadi. Encore Premier ministre irakien, Nouri al Maliki s'efforçait lundi de conserver son poste après le déploiement dans Bagdad de troupes fidèles à son camp.
"La nomination (d'Abadi) est illégale et enfreint la Constitution. Nous allons porter devant la Cour fédérale notre opposition à cette nomination", a déclaré Hussein al-Maliki, gendre du chef du gouvernement.
Nécessité de former un gouvernement d'union
Les États-Unis, impliqués pour la première fois militairement en Irak depuis le retrait de leurs troupes fin 2011, ont aussitôt apporté leur soutien cette nomination surprise, en l'appelant à "former un gouvernement (d'union) aussi vite que possible". Et l'ont "exhort(é) à former un gouvernement et (présenter) un programme d'envergure nationale aussi vite que possible".
La formation d'un gouvernement d'union est réclamée à cor et à cri par la communauté internationale pour faire face à l'offensive lancée le 9 juin par les jihadistes sunnites de l'État islamique (EI) qui continuent de s'emparer de pans de territoires en Irak et de mener des exactions contre les minorités religieuses, poussant à l'exode des centaines de milliers de personnes.