Dette : l'Argentine compte payer 100% des créanciers à Buenos Aires

Par latribune.fr  |   |  354  mots
Si le fonds "vautour" NML, propriété du milliardaire républicain Paul Singer, acceptait cette modalité, ce qui est peu probable, il empocherait un gain de "300%", a assuré le ministre argentin de l'Economie.
La présidente argentine de centre-gauche Cristina Kirchner avait annoncé ce changement de lieu de paiement, faute de pouvoir faire transiter les remboursements de dette par New York, où des fonds sont bloqués depuis deux mois.

Cristina Kirchner contourne l'obstacle. L'Argentine a ainsi annoncé mercredi qu'elle allait mettre à la disposition à Buenos Aires l'intégralité des sommes qu'elle doit à ses créanciers restructurés (93% des créanciers) et aux fonds spéculatifs hostiles à toute restructuration de la dette (7% des créanciers).

La présidente argentine de centre-gauche Cristina Kirchner avait annoncé mardi soir ce changement de lieu de paiement, faute de pouvoir faire transiter les remboursements de dette par New York, où des fonds sont bloqués depuis deux mois.

"Chaque créancier peut chercher ou solliciter un autre lieu de paiement"

"L'Argentine veut honorer les échéances de sa dette, et comme notre canal de paiement est obstrué, nous avons cherché une autre modalité", mais "elle n'est pas obligatoire, chaque créancier peut chercher ou solliciter un autre lieu de paiement", a expliqué le ministre de l'Economie Axel Kicillof.

Le gouvernement argentin a envoyé au Congrès un projet de loi, qui a de grandes chances d'être voté, car la coalition de centre gauche de la présidente Cristina Kirchner détient la majorité à la Chambre des députés et au Sénat. Dans ce cas, la prochaine échéance de la dette, de 200 millions de dollars, serait payée le 30 septembre aux créanciers par le biais de Banco Nacion.

Un gain de "300%" promis à NML

Si le fonds "vautour" NML, propriété du milliardaire républicain Paul Singer, acceptait cette modalité, ce qui est peu probable, il empocherait un gain de "300%", a assuré le ministre. Cela serait du reste beaucoup moins que ce que le jugement américain - auquel Buenos Aires refuse de se plier - octroie: à savoir plus de 800 millions de dollars à NML pour un investissement initial de près de 50 millions, soit une culbute de 1.600%.

Mais l'autre fonds, Aurelius, a déjà rejeté l'offre du gouvernement. dans un communiqué, il a réagi durement, affirmant:

"Les dirigeants de l'Argentine ont littéralement choisi d'être des hors-la-loi" et "ont bafoué de manière chronique les décisions des tribunaux américains, menti à nos tribunaux, et proclamé leur dédain" pour la justice américaine.