L'offre de l'Argentine est "illégale", selon le juge Griesa

Par latribune.fr  |   |  320  mots
L'Argentine est en défaut de paiement partiel depuis fin juillet alors qu'un remboursement de 539 millions de dollars est bloqué sur un compte de Bank of New York, sur décision du juge Griesa.
L'offre de l'Argentine de rembourser ses créanciers à Buenos Aires plutôt qu'à New York est "illégale", a affirmé jeudi un juge de New York, sans aller toutefois jusqu'à condamner le pays pour "outrage au tribunal".

"Le tribunal interdit de procéder à cette initiative", a déclaré, lors d'une audience jeudi, Thomas Griesa, le juge de New York à l'origine du blocage d'échéances de la dette de l'Argentine qui s'est du coup retrouvée en défaut de paiement partiel. Le juge a en effet estimé que l'initiative de la présidente argentine Cristina Kirchner pour contourner la place financière de New York enfreignait "les décisions du tribunal" et était en cela "illégale".

Pas "d'outrage au tribunal"

Il n'est toutefois pas allé jusqu'à condamner l'Argentine pour "outrage au tribunal", comme le réclamaient les avocats des plaignants, des fonds spéculatifs ayant refusé la restructuration de la dette argentine et réclamant le paiement total des créances. Le juge Griesa a en effet indiqué qu'il n'était pas persuadé qu'une telle condamnation pour outrage augmenterait les chances d'un règlement de l'affaire.

"S'il y a une démarche qui conduise à un règlement, c'est la voie qu'il faut suivre", a encore dit le juge.

Défaut partiel depuis juillet

L'Argentine est en défaut de paiement partiel depuis fin juillet alors qu'un remboursement de 539 millions de dollars est bloqué sur un compte de Bank of New York, sur décision du juge Griesa.

Celui-ci empêche Buenos Aires de rembourser sa dette tant qu'elle n'aura pas appliqué son jugement qui l'oblige à verser d'abord 1,3 milliard de dollars aux fonds spéculatifs qui avaient refusé de participer à la renégociation de la dette du pays.

Buenos Aires s'y refuse, avançant que l'application du jugement ferait s'écrouler la restructuration de la dette qui avait été acceptée par 93% des créanciers. L'ultime initiative de Buenos Aires est de proposer aux créanciers un changement de lieu de paiement, sur une base volontaire et à travers un projet de loi.

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