La catastrophe de Fukushima coûtera deux fois plus cher au Japon que prévu

Par latribune.fr  |   |  496  mots
Le gouvernement japonais avait évalué à 42 milliards d'euros (5.800 milliards de yens) l'argent nécessaire pour couvrir les conséquences de la catastrophe de Fukushima.
Les sommes à débourser pour payer les dégâts de Fukushima atteindront 80 milliards d'euros. Le double de ce que le gouvernement japonais avait estimé, selon une étude universitaire consultée mercredi par l'AFP.

Kenichi Oshima, professeur d'économie environnementale à l'Université Ritsumeikan est catégorique. Il a chiffré "au minimum à 11.082 milliards de yens" (80 milliards d'euros) les sommes à débourser pour payer les dégâts de la catastrophe de Fukushima survenue en mars 2011 à la suite d'un gigantesque séisme dans le nord-est de l'archipel.

"C'est le résultat de calculs faisables avec les informations dont nous disposions en juin, mais cela va encore augmenter: de ce fait. 11.000 milliards est le seuil minimal", a précisé l'universitaire.

 Un coût à 42 milliards d'euros selon le gouvernement japonais

Le gouvernement japonais avait pour sa part évalué à 42 milliards d'euros (5.800 milliards de yens) l'argent nécessaire pour couvrir les conséquences de ce sinistre qui a eu un impact considérable sur la région et ses habitants.

Selon le chercheur, il faudrait y ajouter près de 15 milliards d'euros (2.200 milliards de yens). Cette somme supplémentaire serait nécessaire pour mettre en conformité les installations nucléaires du pays à la suite de la révision des normes de sûreté censées éviter un deuxième désastre ailleurs. "Des coûts indirects, donc ils ne sont pas compris dans le total", a précisé Kenichi Oshima.

L'indemnisation des personnes licenciés prise en compte

Les sommes prises en compte intègrent l'indemnisation des personnes évacuées et/ou ayant perdu leur travail à cause de l'accident, soit pour le moment quelque 36 milliards d'euros (4.980 milliards de yens), fournis à la compagnie gérante Tokyo Electric Power (Tepco) par un fonds spécialement créé auquel contribuent l'État et les compagnies d'électricité. Ces dommages et intérêts pourraient toutefois encore doubler. Le fonds a d'ailleurs relevé son plafond à 65 milliards d'euros (9.000 milliards de yens) au lieu de 5.000 milliards.

Sont aussi inclus les frais de décontamination des alentours de la centrale et de stockage des déchets résultants, soit 26 milliards d'euros (3.540 milliards).

Enfin, s'y ajoutent 15,8 milliards d'euros de coûts directement liés à la gestion de la situation au sein du complexe atomique (dont le problème majeur de l'eau contaminée) et les fonds requis pour le démantèlement des réacteurs saccagés. Le reste relève d'autres dépenses administratives relatives à cet accident.

Des coûts qui reposeront sur le contribuable

L'universitaire pointe en outre du doigt le fait que ces coûts vont reposer sur les citoyens, en tant que contribuables si l'État paye, ou en tant qu'utilisateurs de courant via la facture émise par la compagnie si elle finit par rembourser les sommes avancées. En théorie, Tepco, sauvée de la faillite par les pouvoirs publics, est censée rendre l'argent avancé.

Selon ce dernier, le coût de ce type d'accident pour la société augmente au fil du temps. Il est difficile à prévoir et à appréhender dans son intégralité.

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