Ukraine : Moscou accuse l'Union européenne de nuire au processus de paix

Par latribune.fr  |   |  391  mots
La Russie réagira "calmement, de façon adéquate, mais surtout en (se) basant sur la nécessité de protéger (ses) intérêts" face aux sanctions européennes, a déclaré le chef de la diplomatie russe.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, estime contre-productives les nouvelles sanctions européennes à l'encontre de la Russie entrées en vigueur ce vendredi.

L'Union européenne saborde les efforts russes en faveur de la paix en Ukraine. C'est du moins ce qu'affirme le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, après la mise en place ce vendredi des nouvelles sanctions européennes à l'encontre de la Russie. En marge d'un sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Douchanbé, le chef de la diplomatie a notamment déclaré sur la télévision publique :

"Prendre une telle décision au moment même où le processus de paix gagne en stabilité [...], c'est choisir de perturber ce processus."

La Russie répondra de "façon adéquate"

La Russie réagira "calmement, de façon adéquate, mais surtout en (se) basant sur la nécessité de protéger (ses) intérêts" face aux sanctions européennes, a ajouté le ministre. Ces dernières visent notamment à entraver le financement de l'économie russe.

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Ces sanctions qui concernent aussi 24 personnalités russes et ukrainiennes accusées d'être impliquées dans le conflit en Ukraine, ont été vivement critiquées par Moscou. Le président de la Douma (chambre basse du parlement), Sergueï Narychkine, a dénoncé des "sanctions déconnectées de la réalité" et un "prétexte" pour punir la Russie.

Des sanctions américaines devraient également suivre, le président Barack Obama ayant annoncé jeudi soir de nouvelles sanctions contre la Russie dans les secteurs de la finance, de l'énergie et de la défense.

Crainte sur les raffineries

Un responsable du ministère de l'Énergie redoute par ailleurs qu'en cas de nouvelles mesures, l'Europe et les États-Unis ne sanctionnent les technologies permettant de moderniser les raffineries.

"À ce stade, il n'y a pas encore de sanctions de ce type (visant les raffineries) mais elles pourraient évidemment créer des problèmes", a expliqué à Reuters Iouri Zolotnikov, vice-directeur général du département du raffinage pétrolier.

Il précise que le ministère se prépare déjà à des pénuries d'essence l'année prochaine et en 2016, la Russie se trouvant dans une situation "d'équilibre dangereux" où la production est à peine plus élevée que la consommation.

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