Le fisc argentin s'arme de drones pour traquer les fraudeurs

Par latribune.fr  |   |  347  mots
Il existe plusieurs types de drones (un exemple d'appareil ci-dessus). Celui qui est utilisé par le fisc argentin mesure 1 m de long et pèse 655 grammes. Il coûte 40.000 dollars pièce.
Les appareils de l'administration fiscale argentine survolent riches villas et champs de soja pour retrouver les propriétés et les dépendances non déclarées.

Les drones sont décidément partout! Amazon veut livrer ses colis avec des drones, tandis que le fisc argentin les utilise pour espionner ses contribuables. Lancé depuis février, ce projet intitulé Mesi permet de photographier les propriétés en toute discrétion. La précision des drones se mesure au centimètre près tout en volant à 2000 mètres d'altitude.

L'administration fiscale peut dès lors repérer les propriétés et les dépendances non déclarées, ou encore des piscines ou des champs de soja. Or la capitale argentine a vu sa banlieue chic s'offrir de riches constructions, le plus souvent sans autorisation ni déclaration.

"Il (le drone) opère de manière autonome. Il prend des milliers de photos et revient tout seul", explique Ivan Budassi, directeur de l'administration fiscale de la province de Buenos Aires (ARBA), qui concentre 37% des 41 millions d'Argentins et 40% du PIB.

L'AFP fait le récit d'une mission au-dessus d'un "country" dans la banlieue de Buenos Aires. L'immense propriété est ceinturée de hauts murs et protégée par un service de sécurité privé. Le drone a ainsi mitraillé de photographies le "country". Sur les 60.000 mètres carrés de constructions, 52.000 mètres carrés ne figurent pas sur les registres cadastraux.

Les cultures sont aussi traquées par les drones

L'ARBA poursuit également les riches propriétaires terriens qui ne déclarent pas toute leur récolte. L'Argentine est le premier exportateur mondial de soja transformé (huile, tourteaux) et comme les ventes à l'étranger sont lourdement taxées, les fraudes sont fréquentes.

"Le Mesi mesure un champ avant et après la récolte. Nous calculons l'imposition selon ces données", précise le directeur de l'ARBA, ajoutant que le système permet aussi d'identifier le type de cultures.

Depuis février, dans la pampa ou dans les faubourgs de Buenos Aires, "nous avons comptabilisé 120.000 fraudeurs", dit Ivan Budassi, fier d'avoir misé sur cette technologie qui a permis de capter des millions de dollars supplémentaires de revenus fiscaux.