"Le monde est au bord d'une nouvelle Guerre froide" (Gorbatchev)

Par latribune.fr (avec Reuters)  |   |  299  mots
Selon Mikhaïl Gorbatchev, les Occidentaux "ont revendiqué le monopole de la direction du monde, sa domination, en ignorant les appels à la prudence".
À l'occasion du 25e anniversaire de la chute du Mur, l'ancien secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique est revenu sur les décisions géopolitiques européennes des deux dernières décennies. Il a notamment critique l'élargissement de l'Otan à des pays de l'Est.

"Le monde est au bord d'une nouvelle Guerre froide" en raison de la crise ukrainienne, a déclaré l'ancien numéro un soviétique Mikhaïl Gorbatchev, âgé de 83 ans. En visite samedi 8 novembre à Berlin pour les fêtes du 25e anniversaire de la chute du Mur, l'homme de la "perestroïka" a reproché à l'Occident de ne pas avoir respecté ses promesses après les bouleversements de 1989 qui ont conduit à l'effondrement de l'URSS. Lors d'un discours prononcé près de la porte de Brandebourg, au cœur de la capitale allemande, il a expliqué :

 "Pour certains, [cette Guerre froide] a même déjà commencé. Pourtant, dans cette situation dramatique, nous voyons que le principal organisme international, le Conseil de sécurité des Nations unies, ne joue aucun rôle et ne prend aucune mesure concrète."

L'Europe`a ignoré les appels à la prudence

Mikhaïl Gorbatchev a ajouté que l'ONU aurait dû agir avec détermination pour mettre fin aux combats dans l'est de l'Ukraine et il a également critiqué l'Europe, devenue "un champ clos d'agitation politique, de compétition entre les sphères d'influence et, en fin de compte, de conflit militaire".

"La conséquence inévitable, c'est l'affaiblissement de l'Europe alors que d'autres centres de pouvoir et d'influence montent en puissance. Si cela continue, peu à peu l'Europe n'aura plus voix au chapitre sur les questions internationales et ne comptera plus."

Selon lui, les Occidentaux "ont revendiqué le monopole de la direction du monde, sa domination, en ignorant les appels à la prudence". Il a notamment cité, parmi les "erreurs" de l'Occident, l'élargissement de l'Otan à des pays de l'Est européen, la politique menée dans l'ex-Yougoslavie, notamment au Kosovo, ainsi qu'en Irak, en Libye et en Syrie. Il a aussi évoqué le "bouclier antimissile" américain.