La croissance américaine accélère, les salaires aussi

Par Ivan Best  |   |  332  mots
Le salaire moyen commence enfin à augmenter aux Etats-Unis, estime l'OCDE. La demande intérieure devrait doper la croissance, qui atteindrait 3,1% en 2015. Mais quid des inégalités?

 Quelle contraste avec la zone euro... Les statisticiens américains viennent de réviser à la hausse la croissance du PIB pour le troisième trimestre, à 3,9%. Une croissance tirée par la demande intérieure..

 Avant cette publication, ce mardi, l'OCDE avait publié des prévisions plutôt optimistes pour l'économie américaine, qui tranchent sur celles de la zone euro. Enfin, la reprise devrait pouvoir être tirée par la consommation. C'est du moins ce qu'estiment  les experts du château de la Muette. Selon leurs estimations,  les salaires devraient augmenter de 2,7% cette année, soit plus que les prix (+1,7%), ce qui n'était pas le cas en 2013. Cette amélioration est liée à celle du marché du travail : la baisse taux de chômage, qui tomberait de 7,4% en 2013 à 6,2% en 2014 (en moyenne annuelle) remet bien sûr les salariés en position de force.

Même si le taux de participation (la proportion des personnes en âge de travailler effectivement présentes sur le marché du travail) reste bien en dessous de son niveau de 2008, de même que nombre de salariés restent contraints à du temps partiel. Mais sur ce deuxième point, l'OCDE se veut aussi optimiste.

 Une consommation en hausse

Grâce à la hausse des salaires, la consommation pourrait progresser de 2,3% en 2014, puis de 2,9% en 2015. La croissance économique s'en trouverait dopée, passant de +2,2% en 2014 à +3,1% en 2015. Mais l'OCDE, qui affiche une hausse du salaire moyen de 2,6% pour 2015 et même 3,5% pour 2016, ne dit rien sur la répartition de cette hausse. Il y a pourtant là un sujet majeur : de 2010 à en 2012 -on ne connaît pas la répartition par la suite-, les revenus de la quasi-totalité des américains ont stagné, alors que ceux de la petite minorité des 1% les plus riches ont littéralement explosé (+31,4% en trois ans). Une hausse due pour une bonne part au salaires les plus élevés, en forte hausse. Sur cette inégalité, l'OCDE ne peut encore rien dire à ce stade.