Syriza, ce parti qui fait peur à Bruxelles

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  461  mots
En 2008, Alexis Tsipras est élu président du Syn, qui intègre définitivement Syriza.
Retour sur la génèse du parti de gauche radicale grec, qui est en tête des sondages. Des origines, lorsque l'organisation portait le nom de "Coalition des mouvements de gauche et écologistes", à l'envol lors des législatives de 2012.
  • Les origines et la consolidation de l'organisation (2000-2007)

Les origines de Syriza remontent au début des années 2000. Les partis et organisations politiques grecs de gauche fondent alors une alliance, des sociaux-démocrates aux marxistes, appelée "Coalition des mouvements de gauche et écologistes", la future Syriza.

Cette alliance, dont plusieurs membres appartenaient au petit parti Coalition de la Gauche rénovatrice (Syn), avait comme objectif de promouvoir le dialogue et l'unité au sein de la gauche grecque, à l'époque fragmentée.

En 2004, l'alliance participe au congrès du Syn, qui obtient 3,26% des suffrages aux législatives de 2007.

  • Alexis Tsipras devient président et homme fort du parti (2008)

En 2008, Alexis Tsipras est élu président du Syn, qui intègre définitivement Syriza. Un an plus tard, Syriza apparaît pour la première fois sous cette appellation aux élections législatives et obtient 5,04%. Alexis Tsipras est élu député pour la première fois.

  • Syriza s'envole aux législatives suite à la crise grecque (2010-2012)

Entre 2010 et 2012, période de l'éclosion de la crise de la dette, Syriza prône l'annulation des plans d'austérité des créanciers du pays, mais ne cesse de répéter qu'il souhaite "le maintien du pays dans l'euro". En décembre 2010, Alexis Tsipras est élu vice-président de la Gauche européenne.

Aux législatives de juin 2012, Syriza voit son score s'envoler à 26,9%, devenant ainsi le deuxième parti au Parlement grec, derrière Nouvelle-Démocratie (droite) du Premier ministre Antonis Samaras, qui obtient 29,7%.

Lors de son premier congrès en juillet 2013, Syriza est transformé en parti unique, intégrant tous les groupes ou organisations qui jusque-là le composaient.

  • Quel est le programme de Syriza ?

La priorité du Syriza, selon son programme, est la renégociation avec les créanciers, UE et FMI, d'une grande partie de la dette publique (175% du PIB) pour promouvoir la reprise.

Sur le plan des réformes, le Syriza veut rompre avec le clientélisme dans la fonction publique mais il est contre les licenciements. Il souhaite augmenter le salaire minimum, raboté à 580 euros il y a deux ans.

Sur son site, des positions jugées extrêmes par ses adversaires, perdurent comme des mesures favorables aux immigrés résidant en Grèce, "la suppression des gaz lacrymogènes lors des manifestations" ou encore "le retrait de la Grèce de l'Otan", une position exprimée en 2012 mais jamais depuis.

Le 29 décembre, après l'échec du Parlement grec à élire un président de la République, et l'annonce d'élections législatives anticipées le 25 janvier, Alexis Tsipras a affirmé que celles-ci seront l'occasion pour le peuple grec "de mettre un terme à l'austérité".

    Lire >> Grèce : que fera Syriza une fois au pouvoir ?