« Syriza est favorable à une Union bancaire en Europe »

Syriza est-elle devenue « la » nouvelle force d\'opposition en Grèce ?Oui, nous représentons des travailleurs de couches sociales très différentes. Désormais, nous aurons une voix importante dans le débat, nous bloquerons certaines mesures du mémorandum 2 (salaires, coupures budgétaires...). Notre succès est dû à la critique de ce texte, à notre vision pro-européenne et à notre force de mobilisation. Syriza a en effet fédéré de nombreux politiques de différents partis (Pasok, KKE...) Comment voyez-vous évoluer la situation dans les prochains mois ? Antonis Samaras, le nouveau Premier ministre (Nouvelle Démocratie), va vivre un mandat difficile avec une énorme pression de l\'Europe. La politique d\'austérité va continuer, c\'est une certitude, même si Samaras tentera de trouver des fonds pour soutenir la croissance et négociera deux ans supplémentaires pour l\'application du mémorandum. Les Grecs manifesteront peut-être. Mais à Syriza, nous allons mener la bataille par notre travail d\'opposition au parlement, sans appeler les gens à aller dans la rue.Dans votre programme électoral vous évoquiez la nationalisation des banques, est-ce une nécessité ?Les banques reçoivent beaucoup d\'argent de la part de la troïka, ainsi 50 milliards d\'euros vont être versés aux quatre principales. Nous voulons faire une nationalisation indirecte des établissements bancaires afin d\'exercer un contrôle public. Ce n\'est pas une nationalisation à proprement parler, simplement une seule personne qui supervise le système.Certains contribuables ont eu très peur d\'une faillite bancaire. Les retraits de dépôts s\'étaient multipliés à l\'approche du scrutin. Comprenez-vous cette réaction ?Il y a une instabilité économique depuis deux ans en Grèce. Il y avait déjà un système très fragile, les dépôts bancaires étaient loin d\'être stables. C\'était donc un phénomène préexistant. Avec la médiatisation, les Grecs ont eu peur de deux choses : la banqueroute et le départ des entreprises de Grèce. Mais avec notre victoire, cela ne se serait pas produit, nous avions engagé des discussions avec des économistes, des milieux d\'affaires, des banques pour prévenir ces deux risques.Quels sont vos principales critiques contre le mémorandum 2? Il instaure une nouvelle réduction des salaires dans le privé de 25%, soit 50% au total puisqu\'il y déjà eu une première baisse de 25% déjà appliquée. Ensuite, nous n\'acceptons pas cette politique orientée vers la récession. Si nous avions gagné, nous n\'aurions pas annulé le mémorandum, mais l\'aurions totalement renégocié. Sur le plan interne, notre programme économique est fondé sur davantage d\'équilibre fiscal : taxer plus les riches et moins les plus pauvres. Nous sommes dans la pire récession jamais enregistrée dans n\'importe quelle économie depuis 1929. J\'ai peur que cela ne s\'arrange pas l\'année suivante avec l\'austérité...Qu\'attendiez-vous du sommet européen ? Pas grand-chose pour la Grèce. Mais nous allons suivre les évolutions sur le plan européen. Nous sommes favorables à une Union bancaire, une gestion commune de la dette mais surtout pas à l\'Union politique proposée par Angela Merkel, elle impose l\'austérité et chez nous, la récession. François Hollande semble plus mesuré avec un programme de développement européen plus équilibré.
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