Grèce : Tsipras et les Européens font quelques pas vers un compromis "technique"

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  532  mots
Selon le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, "s'il y a un accord technique lundi, cela signifiera aussi qu'il y a un accord politique".
A l'issue de la réunion à Bruxelles des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne, le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a laissé entendre qu'un compromis "technique" pourrait être atteint et qu'une réunion préparatoire aurait lieu avant les nouvelles discussions prévues lundi.

Deux jours de discussions à Bruxelles sur l'épineux dossier de la dette grecque se sont terminés sans progrès. Mais la Grèce et ses créanciers internationaux de la "troïka" (le Fonds monétaire international, la Commission européenne et la Banque centrale européenne) ont décidé jeudi 12 février de reprendre le dialogue.

Alors qu'aucune avancée n'était attendue lors d'une réunion des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union à Bruxelles, le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a fait savoir qu'une réunion préparatoire aurait lieu avant lundi. Cette discussion visera à chercher des éléments de convergence entre le plan d'aide actuel et le programme politique du nouveau gouvernement grec, qui souhaite rompre avec les politiques d'austérité associées à cette aide financière.

Pourtant, la veille, à l'issue d'une réunion exceptionnelle de l'Eurogroupe, les ministres des Finances de la zone euro et la Grèce avaient dressé le constat de leur incapacité à s'entendre. Ils s'étaient toutefois donnés rendez-vous lundi pour tenter de parvenir à un accord.

Des doutes quant à la possibilité d'un accord politique

Parvenir à un accord sur le financement d'urgence de la Grèce sera possible au niveau technique, mais un accord politique avec le nouveau gouvernement de gauche sera "très difficile", a toutefois averti Jeroen Dijsselbloem, qui a souligné:

"Je suis très prudent sur l'aspect politique. Ce sera très difficile. Cela prendra du temps. Attendez un peu avant d'espérer".

Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, qui effectue son baptême du feu européen a été plus optimiste.

"S'il y a un accord technique lundi, cela signifiera aussi qu'il y a un accord politique", a-t-il affirmé à la presse.

Alexis Tsipras a cependant répété qu'il refusait encore officiellement tout dialogue avec les inspecteurs de la troïka, assimilée à une austérité conspuée en Grèce.

"Il n'y a plus de troïka", a-t-il martelé.

Une première rencontre entre Merkel et Tsipras

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne ont évoqué la question de la dette grecque lors d'un dîner mais n'ont pas avancé sur le fond des discussions au vu des divergences profondes qui persistent sur ce dossier. Le sommet a néanmoins permis à Alexis Tsipras de rencontrer pour la première fois Angela Merkel, dont le gouvernement s'est montré l'un des plus réservés sur la volonté de la Grèce d'alléger le fardeau de sa dette.

Mardi, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, avait jugé que si Athènes refusait de demander une prolongation du plan d'aide en cours, alors "tout serait fini", excluant de facto une réduction de la dette ou une nouvelle forme d'aide. Angela Merkel s'est montrée plus prudente à Bruxelles jeudi, affirmant que "l'Europe essaie toujours de trouver un compromis" et que son pays y était préparé mais que les règles communes devaient être respectées.

Selon l'entourage d'Alexis Tsipras, Angela Merkel a profité de sa première rencontre à Bruxelles avec le Premier ministre grec pour le féliciter pour son élection et souhaité une bonne coopération avec lui "malgré les difficultés".