Obama à la rescousse de Google et Facebook contre le protectionnisme européen

Par latribune.fr  |   |  491  mots
Interrogé par un site américain spécialisé, Barack Obama a insisté sur le fait que souvent les sociétés européennes n'arrivent pas à rivaliser avec leurs concurrentes d'outre-Atlantique.
Le président américain explique certaines des enquêtes menées par Bruxelles contre les colosses américains par la volonté de protéger les intérêts des entreprises européennes.

Pour Barack Obama, si l'Union européenne passe au crible les activités de sociétés américaines telles que Facebook et Google, ce n'est pas pour mieux protéger la vie privée ou la libre concurrence. Sa vraie motivation est celle de défendre les intérêts commerciaux des entreprises de la région, qui ont du mal à concurrencer leurs rivaux d'outre-Atlantique. C'est du moins ce que le président américain affirme dans une interview accordée au site spécialisé re/code.net, à l'occasion de sa visite à la Silicon valley la semaine dernière.

"Nous avons détenu l'internet. Nos sociétés l'ont créé, agrandi, perfectionné de façon à ce que les concurrents ne puissent pas rivaliser. Et souvent, ce qui est présenté comme de nobles positions sur certaines questions est juste conçu pour défendre certains de leurs intérêts commerciaux", a déclaré Obama.

"Pour la défense de Google et Facebook, parfois les réponses européennes sont davantage dictées par des intérêts commerciaux", a-t-il insisté.

Et le président américain d'ajouter:

"Certains pays comme l'Allemagne, étant donné son histoire avec la Stasi, sont très sensibles sur ces sujets. Mais parfois leurs fournisseurs de services - qui, comme vous le savez,  ne peuvent pas lutter contre les nôtres, cherchent essentiellement à ériger des obstacles pour empêcher nos sociétés de bien opérer là-bas."

Plusieurs sociétés américaines dans le collimateur de Bruxelles

Barack Obama faisait sans doute référence à l'enquête menée depuis quatre ans concernant les pratiques concurrentielles de Google, qui a aussi été contraint par la Cour de justice de l'Union européenne à respecter le droit à l'oubli des internautes.

D'autres sociétés américaines sont dans le collimateur de Bruxelles, notamment pour leurs pratiques d'optimisation fiscale.

Après les révélations d'Edward Snowden sur la surveillance d'internet par le gouvernement américain, Obama tente pour sa part regagner la confiance de la Silicon valley.

L'intérêt des sociétés américaines également protégé

Les déclarations du président américain n'ont pas tardé à susciter des réactions indignées de la part des politiques et institutions européens. Une porte-parole de l'UE, citée par le Financial Times, a souligné:

"Une meilleure régulation est censée faciliter l'accès des sociétés non européennes au marché commun. Cela répond à l'intérêt des sociétés américaines que les règles soient uniformes."

Une eurodéputée catalane citée par le même journal a souligné qu'une bonne partie des plaintes contre Google émanent de sociétés américaines, dont certaines ont préféré rester anonymes pour éviter des formes de représailles.

Contactés par le FT, Google et Facebook ont préféré ne pas commenter l'information.