Moody's dégrade la Russie en catégorie spéculative

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  306  mots
La nouvelle note du pays, qui passe de "Baa3" à "Ba1", est par ailleurs assortie d'une perspective négative, suggérant qu'elle pourrait encore être dégradée dans les prochains mois.
L'agence de notation américaine a abaissé d'un cran la note de la dette à long terme du pays, en raison des risques posés par la crise ukrainienne, la chute des prix pétroliers et les sanctions internationales.

Après Standard & Poor's fin janvier, c'est au tour de Moody's de dégrader la Russie. L'agence de notation américaine a abaissé d'un cran la note de la dette à long terme du pays, vendredi 20 février. Elle place ainsi la Russie en catégorie spéculative. Cela signifie qu'il y a des risques importants que l'emprunteur n'honore pas ses échéances, selon l'agence.

La capacité financière du gouvernement va "matériellement s'amenuiser"

"La poursuite de la crise en Ukraine et les chocs des prix du pétrole ainsi que des taux de change vont saper la force économique de la Russie et ses perspectives de croissance à moyen terme en dépit des réponses budgétaires ou fiscales", explique Moody's.

La capacité financière du gouvernement va "matériellement s'amenuiser du fait de la pression budgétaire et de l'érosion continue des réserves en devises" du pays, le tout dans un contexte d'accès restreint aux marchés de capitaux internationaux et de fuite de capitaux, souligne encore l'agence.

Moody's estime aussi que les sanctions internationales "existantes et futures" qui touchent Moscou, ainsi que le plongeon des prix du pétrole et la progression de l'inflation "vont avoir un impact négatif sur les recettes, l'activité commerciale et la confiance des consommateurs".

La note pourrait être encore dégradée dans les prochains mois

La nouvelle note du pays, qui passe de "Baa3" à "Ba1", est par ailleurs assortie d'une perspective négative, suggérant qu'elle pourrait encore être dégradée dans les prochains mois. Elle pourrait ainsi être placée dans la catégorie des obligations "pourries".

L'agence avait déjà abaissé la note russe le 16 janvier dernier, estime que la Russie va faire face à "une sévère récession en 2015" et que "la contraction va se poursuivre en 2016".