L'Irlande pourrait organiser un référendum sur l'euro

Par Stanislas Jourdan, avec agences  |   |  426  mots
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Michael Noonan, ministre des finances irlandais, a indiqué qu'un éventuel référendum sur la ratification du pacte budgétaire et le maintien de l'Irlande dans l'union monétaire.

En déplacement à Londres pour rencontrer son homologue britannique, Michael Noonan a déclaré que la ratification du pacte budgétaire "revenait finalement à se poser une question très simple : si nous voulons continuer dans la zone euro ou pas", précisant ensuite que la nécessité d'un tel référendum n'était pas encore "certaine".

Pour rassurer ses partenaires, le ministre s'est toutefois montré confiant sur le fait que les Irlandais répondrait positivement si un tel référendum devait avoir lieu... Se contredisant au passage; puisqu'il avait jugé "difficile" une victoire du "oui" à un tel scrutin vendredi, compte tenu de l'hostilité du peuple irlandais aux politiques d'austérités menées par le gouvernement.

Les dix-sept pays de la zone euro plus les autres membres de l'UE, à l'exception de la Grande-Bretagne, se sont accordés vendredi dernier à Bruxelles sur un nouveau traité accélérant leur intégration économique et budgétaire. Ce "pacte", dont l'élaboration devrait être conclue d'ici le mois de mars, repose notamment sur un contrôle plus strict des budgets nationaux.

Attentisme

"Nous ne voulons absolument pas prendre d'engagement sur le point de savoir s'il nous faudra ou non un référendum avant d'avoir le texte définitif accepté par tous les Etats membres", avait déclaré mardi la ministre des affaires étrangères, Lucinda Creighton, estimant à 50/50 la probabilité d'en passer par un référendum de ratification.

Une première version du "paquet budgétaire" pourrait être prête la semaine prochaine et, selon Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, le texte sera soumis à la signature des gouvernements au plus tard début mars.

Du contenu exact de ce texte dépendra la nécessité d'un référendum irlandais. "Cela dépend si ce texte implique des changements dans la constitution irlandaise, et dans quelles proportions", a expliqué Noonan sur le plateau de Bloomberg.

La perspective d'un référendum en Irlande ne doit certainement pas rassurer les dirigeants européens. On se souvient en effet du tollé à l'égard de Georges Papandréou, Premier ministre grec, lorsqu'il avait annoncé en octobre dernier la tenue d'un référendum sur l'avenir européen de la Grèce. Cette annonce lui avait même valu son poste.

Mais, surtout, les électeurs irlandais ont déjà voté "non" à deux référendums visant à ratifier les modifications du traité européen, en 2001 et en 2008. Certes les Irlandais s'étaient finalement ravisés lors d'un second vote, mais l'Europe aura-t-elle cette fois-ci le temps d'attendre ?