L'Espagne redécouvre ce qu'est la "croissance négative"

Par latribune.fr avec AFP  |   |  270  mots
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Le ministre espagnol de l'Économie, Luis de Guindos, a déclaré lundi que l'économie du pays entrerait sûrement en croissance négative au dernier trimestre 2011, lors de la prise de fonctions de hauts responsables du ministère.

"L'économie espagnole subira sûrement une rechute ce trimestre et nous retournerons à un taux de croissance négatif", a-t-il annoncé, situant ensuite ce taux à entre -0,2% et -0,3% lors de conversations informelles avec les journalistes.

"Ne nous faisons pas d'illusions, les deux prochains trimestres ne seront pas simples, ni du point de vue de la croissance ni du point de vue de l'emploi", a ajouté Luis de Guindos, qui n'a cependant pas employé le mot de "récession". En effet, le mot peut être employé dès lors que deux trimestres négatifs et consécutifs ont été constatés.

Or, l'économie espagnole a vu son PIB reculer de 3,7% en 2009 puis de 0,1% en 2010, mais a progressé de 0,4% au premier trimestre, puis de 0,2% au deuxième, avant de retomber à zéro au troisième.

En rythme annuel, sa croissance s'est établie au troisième trimestre à 0,8%, ce qui était la prévision la plus récente de l'ancien gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero pour fin 2011, alors qu'il tablait avant sur 1,3%.

Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a pris ses fonctions la semaine dernière.

De nombreux économistes s'attendent à un retour de l' Espagne à la récession fin 2011-début 2012 : Goldman Sachs et l'institut français de statistique Insee prévoient un recul de 0,2% du PIB à la fois au quatrième trimestre et au premier trimestre 2012. La banque Natixis anticipe, elle, une contraction de 0,2% du PIB au quatrième trimestre, puis de 0,1% début 2012.

Le pays était sorti début 2010 d'une récession de plus de 18 mois, provoquée par la crise et l'éclatement de sa bulle immobilière.