L'Allemagne toujours aussi intraitable sur le fonds de secours européen

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  466  mots
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Le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a rejeté dimanche les pressions en vue de renforcer la capacité du Mécanisme européen de stabilité (MES), futur fonds de secours permanent de la zone euro, ajoutant que Berlin s'en tiendrait aux 500 milliards d'euros négociés.

Ces propos font suite à des informations de presse selon lesquelles le président du Conseil italien Mario Monti souhaiterait que la capacité du MES soit doublée à 1.000 milliards d'euros.

"Nous nous en tenons à ce qui a été décidé en décembre", a déclaré Wolfgang Schäuble au micro de la chaîne allemande ARD. "Nous examinerons en mars si ce montant est suffisant."

Le projet d'accord sur la mise en place du MES, prévue pour la mi-2012, doit être examiné par les ministres des Finances de la zone euro lors de leur réunion de lundi et devrait être endossé par les chefs d'Etat et de gouvernement européens lors du sommet du 30 janvier, ont rapporté cette semaine des responsables de la zone euro.

Les dirigeants européens doivent se pencher sur une éventuelle augmentation de la dotation du MES en mars.

Selon le magazine allemand Der Spiegel, Mario Monti estime qu'un doublement des capacités du MES "créerait de la confiance dans l'union monétaire" et il a fait part de son souhait au gouvernement allemand.

L'article précise que Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE) et compatriote de Mario Monti, est d'accord avec l'idée de renforcer la capacité du MES au-delà des 500 milliards d'euros prévus.

Le patron de la BCE estime que l'argent non utilisé par le Fonds européen de stabilité financière (FESF), fonds temporaire doté de 440 milliards d'euros, devrait être mis à la disposition de son successeur le MES en plus des 500 milliards d'euros dont ce dernier disposera, explique Der Spiegel.

LA DETTE GRECQUE DOIT ÊTRE VIABLE, DIT SCHÄUBLE

Par ailleurs, Wolfgang Schäuble a déclaré dimanche que l'Allemagne faisait plus que sa part des efforts pour lutter contre la crise de la dette et que les marchés commençaient apparemment à reprendre confiance.

"Nous ne sommes pas encore tirés d'affaire mais sur les dernières semaines, beaucoup d'adjudications (de dette) ont montré que les marchés commencent à reprendre confiance."

Concernant les négociations entre la Grèce et ses créanciers privés sur le plan d'échange de dette qui doit permettre à Athènes d'éviter la banqueroute, le ministre allemand a estimé que le facteur clé était que le pays ait d'ici 2020 un niveau d'endettement viable.

"Cet objectif doit être atteint", a-t-il dit.

Alors que les discussions se sont poursuivies ce week-end, le représentant des créanciers privés s'est dit confiant dimanche soir quant à la possibilité d'un accord.

Interrogé pour savoir si une décote de 70% des créances détenues par le secteur privé serait suffisante, Wolfgang Schäuble a déclaré: "Cela dépend des détails. Les négociations continuent."

Sarah Marsh, Jean Décotte pour le service français