Chômage, dette, récession... Le cocktail perdant de l'Espagne en 2012

Par Agathe Machecourt (avec AFP)  |   |  374  mots
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Le gouvernement espagnol a fait un bilan sans appel, ce vendredi, de la situation économique du pays. Recul du PIB de 1,7% en 2012 et chômage à 24,3% figurent dans les prévisions du gouvernement, sortant l'Espagne du chemin balisé par l'Union européenne.

Tous les indicateurs sont dans le rouge. Le gouvernement espagnol prévoit un recul du PIB de 1,7% en 2012, a annoncé vendredi la porte-parole du gouvernement Soraya Saenz de Santamaria, alors que le pays s'appête à entrer en récession. Le PIB espagnol était en effet recul de 0,3% au quatrième trimestre et "cette tendance va se maintenir durant encore deux trimestres", a précisé le ministre de l'Economie Luis de Guindos. Le gouvernement entend se fixer "un cadre macroéconomique qui part d'une prévision de croissance négative de 1,7%", a affirmé Soraya Saenz de Santamaria. Un chiffre qui va au-delà de la prévision de la banque centrale espagnole qui tablait sur un recul de l'activité de 1,5%, n'espérant qu'une "modeste reprise" en 2013.

Un taux de chômage qui n'en finit plus de grimper

Le déficit public espagnol va nettement dépasser l'objectif prévu en 2012 et atteindre 5,8% du PIB, avait averti peu auparavant, à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles, le chef du gouvernement, Mariano Rajoy.  Problème: ces résultats ne permettent pas à Madrid de respecter ses engagements auprès de la Commission européenne. L'Espagne souffre en outre d'un chômage de masse -le plus élevé d'Europe- avec près de 23% de la population active qui est sans emploi. Et de ce côté là non plus, les choses n'iront pas en s'arrangeant puisque le gouvernement ibère prévoit un taux de chômage de 24,3% en 2012.

L'Europe ne compte pas lâcher du lest

La quatrième économie de la zone euro accuse déjà des résultats insuffisants pour répondre aux exigences de l'Europe. Avec un déficit public qui s'était établi à 8,5% du PIB en 2011, alors que le seuil fixé par le précédent gouvernement socialiste était de 6%. Il faudrait du coup ajouter quelque 29 milliards d'euros aux 15 milliards de l'ajustement adopté en décembre pour 2012, afin d'atteindre les objectifs de Madrid pour 2012 et 2013. Selon plusieurs sources, M. Rajoy s'est rendu au sommet européen à Bruxelles avec l'espoir d'obtenir un peu de souplesse de ses partenaires européens. Mais "il n'y a pas eu de débat sur un quelconque assouplissement", a asséné vendredi le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.