Pour Mario Monti, les coupables de la crise de la dette sont l'Allemagne et la France

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  312  mots
Copyright AFP - Pas sûr que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel apprécient les déclarations de Mario Monti
Le Premier ministre italien, Mario Monti, a déclaré mercredi que l'attitude dispendieuse de l'Allemagne et de la France au début des années 2000 était l'une des causes de la crise européenne d'endettement.

Mario Monti cherche des coupables. Et il les a trouvé : la France et l'Allemagne. Selon le Premier ministre italien, l'attitude dispendieuse à partir de 2003 des deux pays au coeur de l'Europe est l'une des causes de la crise européenne de la dette.

"Cette histoire commence en 2003, lorsque l'euro n'était encore qu'un bébé. C'étaient alors l'Allemagne et la France qui étaient laxistes concernant les déficits publics et les dettes", a-t-il expliqué lors d'un discours à Tokyo où il effectue une visite.

La responsabilité du Conseil européen

Mario Monti, qui a remplacé le magnat Silvio Berlusconi à la mi-novembre pour sauver la troisième économie de la zone euro qui menaçait d'être emportée par la tempête de la dette, a rappelé que le Conseil européen avait alors décidé de ne pas pénaliser les deux principales économies de la zone.

"Le Conseil européen, alors dirigé par l'Italie qui en occupait la présidence tournante, (...) a dit que contrairement à la proposition de la Commission européenne, (...) l'Allemagne et la France, ne seraient pas inquiétées malgré leur déficit dépassant les 3% du Produit intérieur brut", a-t-il souligné. A cette époque, Mario Monti était alors en poste au sein de l'exécutif bruxellois, en tant que commissaire chargé de la Concurrence.

Un modèle défaillant pour des pays comme la Grèce

"Bien sûr, si le père et la mère de la zone euro violent les règles, vous ne pouvez pas espérer (que des pays comme) la Grèce les respectent", a-t-il estimé. Comment blâmer les pays du "Sud" de l'Europe alors que les deux économies les pluis puissantes de la zone euro se montraient elles-mêmes laxistes ?

Pas sûr que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel apprécient cette analyse des causes de la crise.