Hollande veut que la BCE baisse ses taux et puisse prêter aux États

Par latribune.fr  |   |  531  mots
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Le candidat socialiste à l'élection présidentielle, invité de la matinale d'Europe 1 ce matin, s'est prononcé en faveur d'une baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) pour soutenir la croissance. Il s'est également montré favorable à la possibilité pour la BCE de prêter directement aux États. "Si on pense qu'il n'est pas utile de renégocier, autant rester chez soi" a-t-il estimé.

Invité de la matinale d'Europe 1 ce vendredi, François Hollande, favori des sondages à deux jours du premier tour de l'élection présidentielle, s'est dit favorable à une baisse des taux de la Banque centrale européenne pour soutenir la croissance et à des prêts directs aux Etats en difficulté. Interrogé sur les moyens de soutenir la croissance, il répondu : "Elle a deux moyens de le faire."  "Le premier, c'est de baisser les taux d'intérêt si nous pensons qu'effectivement il peut y avoir par ce biais-là un soutien à la croissance. Et moi j'y suis favorable, donc à la Banque centrale d'aller dans cette direction."

"Je sais que les Allemands y sont tout à fait hostiles, eh bien ça fait partie de la discussion. Si on pense que ce n'est pas utile de voter et que ce n'est pas utile de renégocier, autant rester chez soi", a-t-il poursuivi. Le candidat socialiste a pour projet, s'il est élu le 6 mai, de renégocier le traité européen de discipline budgétaire pour y introduire un volet croissance. Et affirme qu'il bloquera la ratification du pacte si rien ne va dans ce sens. Pourtant, François Hollande pourrait bien se heurter à un mur et ne pas avoir le pouvoir de modifier le traité européen.

Prêter aux États plutôt que de passer par les banques

"Il y a une deuxième façon qui serait de prêter aux Etats plutôt que de passer par le truchement qui a été choisi, d'un soutien aux banques", a ajouté le candidat socialiste, à propos des opérations de refinancement à trois ans par lesquelles plus de 1.000 milliards d'euros ont été prêtés aux banques. "Il serait plus judicieux, plus efficace, plus rapide que la Banque centrale européenne prête en premier et dernier ressort. Cette position je la défends depuis des années,c'est ce qui se passe aux Etats-Unis, c'est ce qui se passe aussi en Grande-Bretagne", a dit François Hollande. Selon lui, "c'est quand même invraisemblable que la Banque centrale européenne inonde le marché de liquidités" avec des "banques qui empruntent auprès d'elle à 1% et qui reprêtent aux Etats, notamment espagnol, à 6%".

"Il y a un moment où on ne peut pas accepter des phénomènes de rente à ce point", a dit le candidat socialiste. Il "serait plus judicieux, plus efficace, plus rapide que la BCE prête en premier et dernier ressort". "Cette position, je la défends depuis des années, c'est ce qui se passe aux Etats-Unis, c'est ce qui se passe aussi en Grande-Bretagne", a-t-il expliqué. "Le candidat sortant vient de la découvrir, tant mieux si cette campagne présidentielle a permis d'avoir plus de lucidité", a aussi déclaré François Hollande. "Je sais que les Allemands y sont tout à fait hostiles, eh bien ça fera partie de la négociation. Si on pense que ce n'est pas utile de renégocier, alors restons chez soi", a également affirmé le député de Corrèze qui veut renégocier, s'il est élu le 6 mai, le traité européen de discipline budgétaire, pour y introduire un volet croissance.