Pour ou contre le Pacte de stabilité ? Les Irlandais commencent à voter

Par latribune.fr  |   |  446  mots
Copyright AFP - Un militant du non au référendum irlandais
Quelques centaines d'Irlandais étaient appelés à voter ce lundi lors du référendum irlandais sur le Pacte de stabilité européen. Le "oui" est donné gagnant.

Le référendum irlandais sur le pacte budgétaire européen a commencé. Les électeurs habitant sur des îles irlandaises isolées étaient appelés aux urnes ce lundi. Objet du scrutin : se prononcer pour ou contre le pacte budgétaire européen. Le reste du pays votera jeudi. L'Irlande devrait être le seul pays de l'Union européenne à organiser un référendum sur ce texte qui vise à renforcer la discipline commune à la suite de la crise de la dette, avec partout des "règles d'or" sur l'équilibre des comptes.

Les habitants d'îles éloignées de la côte ouest de l'Irlande sont traditionnellement appelés à voter à l'avance par rapport au reste du pays. Il n'est en effet pas rare que les tempêtes de l'Atlantique retardent de plusieurs jours le rapatriement des urnes contenant seulement quelques centaines de voix pour le décompte national.

Les sondeurs annoncent une victoire du "oui"

Selon les derniers sondages publiés ce week-end, le "oui" devrait l'emporter avec 57 à 60% des suffrages exprimés. Pourtant, de nombreux électeurs sont encore indécis. Leurs voix pourraient donc basculer au dernier moment dans l'un ou l'autre des camps. Lors d'une intervention télévisée dimanche, le Premier ministre irlandais Enda Kenny a appelé à un vote "massif" en faveur du traité pour "créer la stabilité" dont son pays doit faire preuve.

Le Sinn Fein, parti nationaliste de gauche, qui fait campagne pour le "non", affirme lui que le texte "inscrira l'austérité dans la Constitution" de l'Irlande. Au bord du naufrage en raison de la faillite de son secteur bancaire en 2010, le pays avait été contraint d'accepter un plan de sauvetage de 85 milliards d'euros de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, l'obligeant à adopter plusieurs budgets d'austérité.

Un "non" empêcherait l'Irlande de prétendre à d'éventuels financement du futur MES

Un "non" de l'Irlande au pacte budgétaire le 31 mai ne signerait pas forcément un coup d'arrêt à ce traité décidé le 30 janvier dernier. Il entrera en vigueur quand 12 pays signataires l'auront ratifié. Cependant, le contenu de ce traité pourrait être modifié puisque François Hollande affiche clairement sa volonté d'y inclure un volet croissance. Le Premier ministre irlandais, lui, a déjà indiqué qu'il ne souhaitait pas modifier le traité. En revanche, une victoire du "non" empêchera les Irlandais d'avoir accès au futur mécanisme de stabilité européen, destiné à financer les pays en difficulté de la zone euro et qui doit entrer en vigueur en juillet. L'enjeu est donc crucial pour le gouvernement irlandais, bien plus que pour le reste de l'Europe. Résultat du scrutin : vendredi prochain.