L'Espagne obtient une aide européenne de 100 milliards pour soutenir ses banques

Par latribune.fr  |   |  548  mots
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Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy s'est déclaré ce dimanche "très satisfait" de l'aide européenne accordée la veille aux banques du pays. L'Espagne a finalement demandé de l'aide à la zone euro pour soutenir ses banques. C'est une aide pas un sauvetage, selon le ministre de l'économie espagnol. Elle sera considérée comme de la dette publique et devra être remboursée. Elle pourra atteindre 100 milliards d'euros.

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy s'est déclaré ce dimanche "très satisfait" de l'aide européenne accordée la veille aux banques du pays, assurant avoir "fait pression" pour l'obtenir et se félicitant d'avoir évité "une intervention extérieure" pour l'économie entière. "Je crois que nous avons franchi une étape très décisive", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse. "Hier (samedi), c'est la crédibilité de l'euro qui a gagné, son avenir, l'Union européenne", a-t-il ajouté, après la décision de l'Eurogroupe d'accorder un prêt à l'Espagne pour ses banques, d'un montant maximum de 100 milliards d'euros.

"Semaine très intense"

Au terme d'une "semaine très intense", l'Europe a été à la "hauteur des circonstances", s'est-il félicité, refusant de parler de "sauvetage", à l'inverse de la quasi-totalité de la presse espagnole. "L'Europe va mettre à disposition des entités financières qui en ont besoin une ligne de crédit qu'elles devront rembourser", a simplement expliqué Mariano Rajoy."Personne n'a fait pression sur moi et, je ne sais pas si je devrais dire cela, mais c'est moi qui ai fait pression, parce que je voulais une ligne de crédit pour résoudre un problème important que nous avons ici."

Aide financière

Son ministre de l'Economie, Luis de Guindos, avait annoncé samedi que l'Espagne solliciterait "une aide financière européenne" pour ses banques.  "Cet appui financier sera dirigé vers le (fonds public espagnol d'aide au secteur) Frob, et le Frob injectera cet argent dans les banques qui le demandent", avait déclaré le ministre au cours d'une conférence de presse, refusant de donner un chiffre pour cette aide.

Audit en attente

En échange, il n'y aura aucune condition de réformes économiques "hors du domaine du secteur financier", avait-il affirmé. "Les conditions seront imposées aux banques, et non à la société espagnole". Le secteur bancaire espagnol, au coeur des inquiétudes de la zone euro, est fragilisé depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, et certaines banques croulent désormais sous le poids des actifs risqués. Le rapport du FMI a chiffré les besoins du secteur à au moins 40 milliards d'euros. Pour formuler une demande précise, Madrid attend, en plus du rapport du FMI, les résultats de l'audit réalisé par les cabinets allemand Roland Berger et américain Oliver Wyman, qui doivent être remis au plus tard le 21 juin au gouvernement. Ils seront connus "dans quelques jours", avait indiqué le ministre.

Une aide considérée comme de la dette publique

Cette aide sera considérée comme de "la dette publique" espagnole, qui va donc augmenter, et "devra absolument être remboursée", a assuré Luis de Guindos : il s'agit d'"un prêt que nous recevons avec des conditions très favorables, plus favorables que sur le marché", où l'Espagne a vu ses taux d'emprunt grimper ces dernières semaines. "Cette annonce est bonne pour l'économie espagnole et pour l'avenir de la zone euro", "c'est un signal très positif sur la volonté politique de toute la zone euro", a déclaré le ministre, qui a nié fermement avoir subi la moindre pression de la part de ses partenaires européens : "non, pas du tout, au contraire".