Grande-Bretagne : trop d'immigrés dans certains secteurs pour le chef de l'opposition travailliste

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  463  mots
Ed Miliband, leader du Parti travailliste du Royaume-Uni depuis septembre 2010 - Copyright Reuters
En Grande-Bretagne, le leader de l'opposition travailliste Ed Miliband a annoncé vendredi un "changement d'approche" sur l'immigration, dénonçant la prédominance des travailleurs immigrés issus des pays les plus récemment entrés dans l'UE dans certains secteurs d'activité.

Le chef de l'opposition travailliste britannique a fait machine arrière concernant la position de son parti sur l'immigration. Dans un discours prononcé ce vendredi devant l'Institute For Public Policy Research (PPPR), Ed Miliban a déononcé la prédominance des travailleurs immigrés issus des pays les plus récemment entrés dans l'UE dans certains secteurs d'activité. Une annonce qui raisonne comme un tacle aux deux anciens Premiers ministres et leaders travaillistes, Tony Blair et Gordon Brown, qui auraient, depuis 2004, contribué à ouvrir le marché du travail britannique aux habitants des pays de l'Est notamment.

Changer d'approche sur l'immigration pour "répondre aux préoccupations des gens"

Ed Miliband, à la tête du "Labour" depuis près de deux ans, a ainsi estimé que les entreprises employant plus de 25% d'étrangers devraient être signalées à l'agence britannique pour l'emploi, Jobcenter Plus. "Si nous voulons répondre aux préoccupations des gens, je pense que le Labour doit changer son approche de l'immigration", a déclaré Ed Miliband.

"Le (secteur) public nous a devancés en constatant certains problèmes causés par le rythme soutenu de l'immigration, en particulier venue de l'Union européenne élargie", a-t-il estimé. "Il ne faut pas que dans les secteurs qui sont au coeur de notre économie, comme la construction ou l'agriculture, des agences de recrutement puissent se vanter de n'employer que des Polonais ou dénigrer les talents locaux", a-t-il ajouté.

Pas de quotas mais des signalements des secteurs concernés

Le responsable travailliste a également appelé à pénaliser plus durement les employeurs ne respectant pas la législation sur le salaire minimum. Tout en affirmant ne pas vouloir imposer de "quota", il a prôné la mise en place d'un système dans lequel les services d'immigration pourraient signaler les secteurs "où la part des immigrés dans la main d'oeuvre a augmenté de façon spectaculaire". "Il n'y a rien de mal à employer des ouvriers polonais, des nounous suédoises ou des cuisiniers français", a-t-il toutefois souligné. Issu d'une famille de juifs polonais, il a rappelé qu'il était lui-même un "fils d'immigrés" et qu'il croyait aux "bénéfices" de l'immigration.

Allusion à une gaffe de Gordon Brown

Mais "les gens qui s'inquiètent à propos de l'immigration, parlent d'immigration, pensent à l'immigration ne sont pas pour autant des gens sectaires", a-t-il affirmé, faisant allusion à une gaffe de Gordon Brown en 2010. En pleine campagne pour les élections générales, le Premier ministre travailliste avait éconduit comme étant "sectaire" une retraitée qui déplorait l'importante immigration en provenance des pays de l'Est. Ed Miliband a estimé que le dernier gouvernement travailliste avait eu "tort" sur la question de l'immigration. "Nous avons été trop déconnectés des préoccupations des travailleurs", a-t-il estimé.