Des électriciens chinois prêts à construire des centrales en Grande-Bretagne

Deux électriciens chinois, alliés l'un avec Areva, l'autre avec Westhinghouse-Toshiba, seraient, selon Reuters, candidats pour construire de nouvelles centrales nucléaires en Grande-Bretagne.
Un chantier de centrale nucléaire en Chine.

L'ambition expansionniste des électriciens chinois se confirme. Signe des temps, c'est en Grande-Bretagne, le premier pays au monde à avoir mis en service un réacteur civil en 1956, que CGNPC, l'allié chinois d'EDF, et son concurrent SNPTC, envisagent de construire des réacteurs. Selon Reuters, ces deux électriciens, alliés chacun avec un constructeur nucléaire, Areva pour le premier, Westinghouse-Toshiba pour le second, seraient candidats pour racheter la société de projet Horizon. Détenu par les allemands E.ON et RWE, Horizon possède deux sites destinés au nucléaire en Grande-Bretagne où elle a prévu de construire des réacteurs pour une puissance de 6.000 MW, ce qui représente un investissement d'environ 15 milliards de livres (18,5 milliards d'euros).

Des alliances industrielles

Depuis que les électriciens allemands ont annoncé en mars dernier leur intention de jeter l'éponge en Grande-Bretagne, de nombreux candidats sont réputés regarder le dossier. La nouveauté, si elle est confirmée, c'est que chacun des deux constructeurs se seraient alliés avec des électriciens intéressés. Chinois, de surcroît. Aujourd'hui, aucun des groupes ne commente l'information de Reuters. Mais dans l'entourage d'Areva, on laisse entendre qu'effectivement le constructeur français s'intéresse à ce processus en cours. A priori, il s'agirait d'alliances industrielles à l'instar de celles nouées, par exemple pour répondre à l'appel d'offres d'Abu Dhabi, sans que le constructeur n'envisage de jouer le même rôle que ses clients électriciens. Areva a de toute façon de grande chance d'être présent en Grande-Bretagne puisque EDF, qui a racheté en 2009 le seul exploitant nucléaire britannique Bristish Energy, prévoit de construire outre-Manche pas moins de quatre EPR d'Areva. L'électricien français doit prendre sa décision pour le premier d'entre eux en fin d'année.

Les 18 réacteurs britanniques actuels seront fermés d'ici à 2023

GDF Suez, allié de son côté à l'espagnol Iberdrola pour participer eux aussi aux projets nucléaires que Londres appelle de ses v?ux, est beaucoup plus prudent sur ce sujet. Le groupe dirigé par Gérard Mestrallet répète à qui veut l'entendre qu'il attend du gouvernement britannique une clarification du cadre réglementaire avant de prendre une décision finale d'investissement. Celle-ci n'est pas prévue avant 2015. Les électriciens chinois, et les moyens financiers dont disposent l'Empire du Milieu, pourraient faire monter les enchères. En tout cas, servir les desseins de Londres pour faire pression sur les initiatives européennes assez rétives. Or, la Grande-Bretagne a un besoin crucial de voir de nouvelles capacités de production sortir de terre car les 18 réacteurs actuels, qui fournissent 16 % de l'électricité outre-Manche, seront arrêtés d'ici à 2023, atteints par la limite d'âge.

Deux autres candidats seraient intéressés par Horizon, dont l'un serait associé au constructeur américano-japonais GE Hitachi, selon Reuters. L'électricien américain Exelon et des investisseurs du Moyen-Orient étaient évoquées par la presse britannique ces derniers temps. De leur côté, Areva et Westinghouse connaissent bien leurs alliés présumés. Areva construit actuellement pour CGNPC (associé à EDF) deux EPR à Taishan, au Sud Est de la Chine, tandis que Toshiba -Westinghouse construit en Chine quatre exemplaires (sur deux sites) de son réacteur de troisième génération AP 1000 pour l'électricien SNPTC. Aux termes de leur contrat, le constructeur américain, filiale du japonais Toshiba, a autorisé l'électricien chinois à construire tout seul, au terme d'un transfert de technologie, les prochains AP 1000 en Chine.

En janvier dernier, le fonds souverain chinois CIC est entré au capital de Thames Water, distributeur d'eau à Londres, à hauteur de 8,68 %. Dans l'énergie, le groupe chinois Three Gorges avait créé la surprise fin 2011 en achetant 21,35 % du capital de l'électricien portugais pour 2,7 milliards d'euros, mettant ainsi un pied sur le marché européen de l'électricité.
 

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Commentaires 5
à écrit le 20/06/2012 à 8:45
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La Grande-Bretagne est vraiment dans la mouise, on comprend que Cameron cherche à attirer les entreprises Françaises, vu que son pays ne produit quasiment plus rien. Sauf une finance abjecte qui déstabilise le monde.

le 20/06/2012 à 15:24
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En fait, et notre ancien président l'a appris à ses dépends lors d'un sommet au printemps, la Grande Bretagne reste aussi industrielle que nous... Airbus (Rolls Royce), Usines Ford, Nissan, Jaguar, Land Rover, équipementiers; Forges Sheffields... Moi...

à écrit le 20/06/2012 à 8:45
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La Grande-Bretagne est vraiment dans la mouise, on comprend que Cameron cherche à attirer les entreprises Françaises, vu que son pays ne produit quasiment plus rien. Sauf une finance abjecte qui déstabilise le monde.

à écrit le 19/06/2012 à 19:20
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Et ce n'est qu'un début ! 2015 : CIC contrôlera xx% de nos entreprises ! Le "Péril Jaune" qu'on disait...ou "Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera" !

le 20/06/2012 à 15:25
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Nous devons considérer les chinois comme partenaires potentiels: autant afire avce eux que contre eux... C'est la politique EDF depuis 30 ans dans ce pays.

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