L'Allemagne presse la Grèce à redoubler ses efforts

Par latribune.fr (Avec AFP)  |   |  490  mots
Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble - Copyright Reuters
Alors que les experts de la troïka des créanciers sont attendus cette semaine à Athènes, le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a averti la Grèce qu'elle devait faire le maximum pour se conformer aux conditions du plan de sauvetage imposées par les bailleurs de fonds internationaux, dans un entretien publié lundi par le quotidien Bild.

Les experts de la troïka sont attendus à Athènes cette semaine pour un examen en profondeur du programme économique du nouveau gouvernement. Leur rapport déterminera si la Grèce recevra le nouveau prêt de 31,5 milliards d'euros prévu d'ici septembre par le plan de sauvetage de ses finances. C'est dans ce contexte que Wolfgang Schäuble a remis la pression sur le pays le plus en crise de la zone euro, lui conseillant de redoubler ses efforts.

Le soutien international conditionné par le rapport de la troïka

"S'il y a des retards, la Grèce doit les combler", a affirmé le ministre des Finances allemand dans un entretien au quotidien Bild publié lundi. Il a refusé de prédire si la Grèce resterait dans la zone euro et a dit qu'il attendrait les nouvelles conclusions de l'Union européenne (UE), du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE) - la troïka des bailleurs de fonds. "Je ne vais pas devancer la troïka. Quand son rapport sera prêt, l'eurogroupe se réunira", a-t-il indiqué.

Dimanche, le vice-chancelier allemand et ministre de l'Economie Philipp Roesler a réitéré ses doutes quant à la capacité de la Grèce à rester dans la zone euro mais estimé que le scénario, autrefois redouté, d'une sortie de ce pays avait "perdu de son horreur". "Je le dis clairement, si la Grèce échoue à satisfaire aux exigences (de la troïka), il n'y aura plus de paiements pour la Grèce ", a-t-il averti. Selon lui, si le soutien international accordé à ce pays venait à s'arrêter, cela pourrait pousser les Grecs à se dire qu'"il est peut-être plus intelligent de quitter la zone euro".

L'Espagne n'est pas la Grèce

Wolfgang Schäuble a également déclaré qu'il ne voyait pas de parallèle à faire entre la situation de la Grèce et et celle de l'Espagne, pour lequel l'eurogroupe a approuvé un plan d'aide au secteur bancaire de 100 milliards d'euros vendredi. "Les causes des crises dans les deux pays sont complètement différentes. L'économie espagnole est beaucoup plus compétitive et a une structure différente. Le pays se remettra sur pied rapidement", a-t-il prédit.

"Du chemin à parcourir"

Le ministre des Finances grec Yannis Stournaras a admis mercredi que son pays, touché par la crise, avait encore "du chemin à parcourir" pour finaliser les 11,5 milliards d'euros de coupes budgétaires exigées par l'UE et le FMI en échange de nouveaux prêts. Le montant attendu provenant du programme de privatisations que doit réaliser le pays cette année, censé rapporté 3 milliards d'euros, serait dix fois moindre qu'attendu. Deux projets seulement serait ainsi réalisable, les ventes de la loterie nationale et de l'ex-centre internationale de presse olympique. Vendredi, le directeur du Fonds chargé de s'occuper du programme de privatisation (Hellenic republic asset development fund) a démissionné.