Après l'Allemagne, Moody's place la note du FESF sous perspective négative

Par latribune.fr  |   |  308  mots
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Conséquence de l'abaissement des perspectives des notes de l'Allemagne, des Pays-Bas et du Luxembourg, Moody's a annoncé ce mercredi placer le fonds de secours européen FESF sous perspective négative. Un abaissement de la note du fonds dans les 12 à 18 mois est à envisager.

Moody's a annoncé mercredi l'abaissement à "négative" de la perspective de la note de crédit "Aaa" du Fonds européen de stabilité financière ( FESF ). Cette modification, explique l'agence de notation financière, est la conséquence de l'abaissement lundi de la perspective des notes de crédit de l'Allemagne, des Pays-Bas et du Luxembourg, de "stable à négative", en raison de "l'incertitude croissante" dans la zone euro et de la "forte probabilité" que des nouvelles aides aux pays en difficulté s'avèrent nécessaires. L'Allemagne, rappelle Moody's, contribue au FESF à hauteur de 29,1%, contre 6,1% pour les Pays-Bas et 0,3% pour le Luxembourg.

Abaissement de la note "de plus en plus probable"

Dans son communiqué mardi, l'agence a indiqué qu'elle maintenait pour le moment son triple A au FESF, la meilleure note possible, estimant que le Fonds continuait de bénéficier de "la garantie pleine et entière" des Etats économiquement solides de la zone euro. Mais elle a toutefois prévenu qu'un abaissement de la note du Fonds était de "plus en plus probable" dans les 12 à 18 prochains mois, notamment si ses principaux contributeurs, dont la France, se voyaient retirer leur triple A.

Mis en place en 2010 en pleine crise de la dette, le FESF lève de l'argent sur les marchés avec une garantie apportée par les Etats de la zone euro proportionnellement à leur participation dans le capital de la Banque centrale européenne. Empruntant à des taux très avantageux, il peut ensuite reverser les sommes collectées aux pays en difficultés à des taux moindres que ceux qu'ils devraient payer sur les marchés. Le 17 juillet, le FESF a pour la première fois émis des titres de dette à un taux négatif, pour des obligations à six mois, signe de la confiance que lui portent des investisseurs en quête de placements sûrs.