Que fera la BCE pour "sauver l'euro" ?

Par Marina Torre (avec agences)  |   |  479  mots
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La Banque centrale européenne doit rendre sa décision sur les taux à 13h45 avant la conférence de presse de son président à 14h30. A cette occasion, Mario Draghi pourrait détailler son plan d'action pour "sauver l'euro".

Décision cruciale attendue à Francfort. Les gouverneurs de la Banque centrale européenne s'y réunissent ce jeudi, avant l'annonce de leur décision sur les taux et la traditionnelle conférence de presse de son président (à 14h30). Ce pourrait être l'occasion, pour Mario Draghi de passer à l'action. En affirmant la semaine dernière qu'il comptait "faire tout ce qui est nécessaire pour sauver l'euro", il avait réussi, au moins pour un temps, à calmer les marchés.

Quel rôle pour les fonds de secours?

Il pourrait préciser dans la journée, ce qu'il entend concrètement par "tout ce qui est nécessaire". Il peut s'agir de la reprise du programme de rachats d'actifs (SMP) par la BCE, mis en sommeil depuis plusieurs mois.  Ou bien de la mise à contribution, via l'octroi d'une licence bancaire, du FESF (Fonds européens de stabilité financière) et de son successeur le MES (mécanisme européen de stabilité), susceptibles d'être autorisés à acheter de la dette pour les pays les plus en difficulté, l'Espagne par exemple. Le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung affirme ce jeudi que la BCE optera pour une combinaison des deux solutions.

Il faudra bien sûr attendre cet après-midi pour connaître la teneur du plan finalement arrêté. En outre, les solutions envisagées sont loin de faire l'unanimité en Europe. La banque centrale allemande s'oppose ainsi fermement au programme de rachat d'obligations par la BCE sur le marché secondaire ainsi qu'à l'octroi éventuel d'une licence bancaire aux fonds de secours européens. Cette dernière option est également rejetée par Berlin au contraire de Paris et Rome.

Le MES en retard

Angela Merkel et François Hollande ont toutefois réaffirmé la semaine dernière leur détermination à sortir la zone euro de la crise dans laquelle elle est plongée. Ils ont appelé à mettre en oeuvre au plus vite certaines des mesures décidées lors du Sommet européen des 28 et 29 juin, notamment celles qui concernent le MES. Il s'agissait de permettre à ce mécanisme de soutenir les pays les plus touchés par la crise de la dette. Or, sa mise en place a pris du retard car la Cour constitutionnelle allemande doit se prononcer le 12 septembre sur cet instrument doté d'une capacité de prêt de 500 milliards d'euros. Reste le FESF, doté de 200 milliards, mais jugé insuffisant pour soutenir l'Italie et l'Espagne. Les dirigeants de ces deux pays, qui pressent également pour que le MES soit mis en oeuvre au plus vite, doivent se rencontrer dans la journée.

Enfin, la décision de la BCE sera également  très attendue à Washington. Après un entretien mercredi soir, le président français et son homologue Barack Obama ont fait part de leur "intérêt commun à la stabilité de la zone euro".