Helsinki veut que les banques paient pour les erreurs des banques

Par latribune.fr  |   |  304  mots
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Le Premier ministre finlandais propose un fonds de recapitalisation des banques financé par le secteur lui-même. Le but est de dégager la responsabilité du contribuable.

Très critique vis-à-vis de la tournure que prend la politique de ses partenaires européens face à la crise, le gouvernement finlandais propose une voie alternative. Dans une interview publiée à Helsinki ce vendredi, le premier ministre finlandais, Jyrki Katainen, a proposé la création d'un fonds de soutien aux banques européennes financé par les banques elles-mêmes.Ce projet pourrait s'inscrire dans celui d'union bancaire que la commission européenne pourrait présenter le 11 septembre prochain. Dans l'esprit de Jyrki Katainen, ce fonds devrait permettre de recapitaliser les parties saines des établissements en difficulté, les autres devant être démantelés.

Coalition hétéroclite

Jyrki Katainen, qui est à la tête d'une coalition hétéroclite, qui va des ex-communistes aux conservateurs, marche sur des ?ufs, d'autant que l'opposition au sauvetage de l'euro, menée par les « Vrais Finlandais » et le parti du centre, est à l'affût. Pas question, donc, pour lui, d'augmenter la responsabilité du contribuable finlandais. D'où ce projet où le secteur bancaire assumerait ses propres risques.

Opposition aux rachats de titres

C'est aussi la raison pour laquelle son gouvernement est très opposé à un rachat par les fonds de sauvetage d'obligations d'Etat sur le marché secondaire comme le réclame Madrid et surtout Rome. Helsinki a même, pour le moment, apposé son veto à cette démarche. Concernant une action de la BCE, Jyrki Katainen a estimé que la banque centrale « ne pouvait résoudre cette crise seule ». Pas question donc pour lui d'envisager une action massive de Francfort.

La position de la Finlande sera donc très suivie à la rentrée. Si elle continue à bloquer une action du FESF ou du MES sur le marché, elle risque d'agacer beaucoup à Rome et à Madrid. Mais Helsinki peut s'appuyer sur une santé économique et financière d'une grande solidité.