La Finlande n'a pas l'intention de renoncer au nucléaire

Le coup d'arrêt au développement du nucléaire en Finlande est plus lié à des raisons politiques et financières internes qu'à la catastrophe de Fukushima.
La centrale d'Olkikuoto. Copyright AFP

Jusqu?à la catastrophe de Fukushima, les Finlandais passaient pour un des peuples les plus favorables à l?atome en Europe. Il y avait une excellente raison à cela : la volonté de se libérer de la dépendance du gaz russe. Dans un pays où l?on ne plaisante pas avec l?indépendance vis-à-vis du puissant voisin qui a tenu le pays en tutelle de 1815 à 1917, puis de 1945 à 1989, cela compte. Du coup, les événements japonais n?ont pas entraîné de tournant comparable à celui qu?a connu, par exemple, l?Allemagne, .

Moratoire politique
Un mois après Fukushima, les élections parlementaires n?ont ainsi pas du tout profité aux deux partis opposés aux nucléaires, l?alliance de gauche et les Verts. Les écologistes ont même perdu 5 de leurs 15 sièges lors du scrutin. Magie cependant du régime parlementaire finlandais : la large coalition formée par le premier ministre Jyrki Katainen, qui va de l?alliance de gauche néo-communiste aux conservateurs du parti de la coalition nationale du chef du gouvernement, a décidé d?un moratoire sur la construction de nouvelles centrales dans le pays. C?était une condition sine qua non posée par les partis de gauche pour leur entrée dans ce gouvernement pro-européen destiné à faire barrage aux europhobes des « Vrais Finlandais ».

Mais en décembre dernier dans une interview accordée à la Tribune, le premier ministre avait prévenu : il espère que le prochain gouvernement pourra accorder une licence pour construire un nouveau réacteur. Pour lui, Fukushima impose des normes de sécurité stricte, mais n'entraîne pas le renoncement au nucléaire. Et un fait est significatif : ce n?est pas en raison de Fukushima que le moratoire a été décidé, mais en raison de la situation politique finlandaise.

Nouveau réacteur
Du reste, malgré Fukushima, la Finlande construit toujours un réacteur nucléaire. Dans l?île d?Olkikuoto, au beau milieu du golfe de Botnie, Areva installe la plus grande centrale du Vieux continent. Et si le projet reste encore sujet à caution, ce n?est pas en raison de l?opposition des riverains qui, au contraire, se réjouissent majoritairement des futurs emplois créés, mais pour des raisons financières. Le réacteur coûterait cinq milliards d?euros au lieu des trois prévus initialement. Et la mise en service a déjà été retardée de quatre ans. Elle est prévue en 2013. Mais là encore, Fukushima n'est pour rien dans cette situation.
 

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