Scandale en Grèce : trois hommes politiques auraient blanchi 10 milliards d'euros d'argent public

Par Romain Renier  |   |  409  mots
L'actuel Président du Parlement grec, Evangelos Meimarakis est soupçonné avec deux autres hommes politiques d'avoir blanchi pour plus de 10 milliards d'euros d'argent public / Reuters
Scandale en Grèce. Trois hommes politiques, anciens ministres, auraient blanchi pour plus de 10 milliards d'euros d'argent public selon un site d'information grec.

Voilà une nouvelle qui risque de mettre le feu aux poudres. Alors que la classe politique, déjà mal vue par l'opinion héllénique, continue de réclamer des efforts à la population, le site d'information Real News (en grec) (lien en français vers Okeanews) vient de révéler ce qui pourrait être le scandale de trop. Trois personnalités politiques de haut rang auraient blanchi pour 10,2 milliards d'euros via une société immobilière. La société, dont l'objet officiel était d'acheter et de revendre des biens immobiliers de luxe aurait servi à blanchir de l'argent issu de subventions de l'État.

De quoi mettre à mal un gouvernement déjà fragilisé

Les trois personnalités concernées seraient l'actuel Président du parlement, Evangelos Meimarakis et deux anciens ministres du gouvernement 2004 de Karamanlis, Michalis Liapis, ancien ministre des transports et des communications et George Voulgarakis, ancien ministre de l'ordre public. Tous trois appartiennent au parti majoritaire de l'actuel Premier ministre, Antonis Samaras, Nouvelle démocratie. Si les faits étaient avérés, cette affaire pourrait faire basculer un gouvernement grec déjà fragilisé dans l'opinion par la mise en place des dernières mesures d'austérité réclamées par ses créanciers (UE, BCE et FMI).

Le ministre des Finances Yannis Stournaras avait déclaré la semaine dernière que la brigade anti-corruption de son ministère enquêtait sur 32 cas concernant les déclarations de revenus et les sociétés détenues par des hommes politiques, des responsables municipaux et d'autres agents de la fonction publique.

Un système bien rôdé

La société incriminée, qui appartient à un avocat d'Athènes, Ioannis Karouzos, leur complice présumé, aurait eu une activité limitée jusqu'en 2004. Pourtant, toujours selon des témoignages, Ioannis Karouzos aurait montré des signes extérieurs de richesse inexpliqués dés 2005.  "Les trois ministres ont pris part dans l'investissement de biens immobiliers, (...) la femme de Karouzos, a eu la tâche de faire sortir l'argent de la Grèce dans les paradis fiscaux via une banque étrangère et des sociétés offshore" aurait expliqué Joseph Livanos, agent immobilier, ancien collaborateur de Ioannis Karouzos, et auteur d'une plainte déposée en octobre 2010, à Real News.

Le président du Parlement suspend ses fonctions

Le président du Parlement, Evangelos Meimarakis a annoncé dans la foulée qu'il suspendait ses fonctions en attendant les résultats de l'enquête.