Le 2 décembre de Silvio Berlusconi...

Par Romaric Godin  |   |  463  mots
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Selon le quotidien Il Foglio, Silvio Berlusconi préparait son retour en politique avec un nouveau parti qui voudrait attirer les "modérés" et serait formé de membre de la société civile comme Flavio Briatore, ancien entraîneur de Formule 1.

Selon le quotidien libéral italien Il Foglio, Silvio Berlusconi a un plan pour mettre en scène son retour en politique le 2 décembre prochain. Ce plan aurait été communiqué par le «cavaliere» aux dirigeants de son actuel parti «le peuple de la liberté» (Pdl) mercredi soir. Il s?agit d?enterrer définitivement le Pdl, parti fondé en 2008 à partir de la coalition berlusconienne «la maison de la liberté», mais qui a perdu beaucoup de son intérêt après la scission en 2010 avec Gianfranco Fini, celui qui avait «recentré» le mouvement fasciste MSI dans les années 1990.

Une alliance avec Flavio Briatore?

Exit donc le Pdl. Retour à «Forza Italia!», cette formation fondée après la crise politique de 1992-1994 pour servir de tremplin à Silvio Berlusconi. Cette fois, cette formation s?appellerait «centrodestra italiano», «centre-droit italien» et aura pour vocation d?incarner le camp des «modérés», terme devenu très à la mode dans la politique transalpine dans la foulée du gouvernement Monti. Et son chef sera évidemment? Silvio Berlusconi. Mais le cavaliere, pour redorer son blason «modéré» prendra avec lui plusieurs personnages de la société civile comme Flavio Briatore, ancien entraîneur de Formule 1, radié à vie du circuit en 2009 pour tricherie et depuis plus ou moins blanchi par la justice.

Le 2 décembre de Silvio Berlusconi

Le choix du 2 décembre n?est peut-être pas lié à l?anniversaire d?Austerlitz, du couronnement de Napoléon Bonaparte ou du coup d?Etat du neveu de ce dernier, mais plutôt dictée par la situation politique intérieure. A cette date, l?Italie devrait avoir une loi électorale nouvelle, les élections régionales siciliennes auront donné un avant-goût des élections législatives d?avril prochain et le candidat du centre-gauche sera connu, les primaires du Parti démocrate (Pd) étant achevés. Le champ médiatique sera donc ouvert pour le lancement du nouveau parti qui, ce n?est pas le moindre des paradoxes, devra incarner «le renouvellement». Silvio Berlusconi a été président du conseil italien de 1994 à 1996, de 2001 à 2006 et de 2008 à 2011.

Le feu chez le cavaliere

Il est vrai qu?il y a le feu à la maison berlusconienne. Les marchés s?inquiètent toujours d?un retour du cavaliere dont ils conservent une fort mauvaise impression. Dans les sondages, malgré les rumeurs de retour de Berlusconi, le Pdl est loin derrière le Pd. Le dernier sondage publié par Rai 3 lui attribue 12,5 points de retard (15% contre 27,5%) et même sa deuxième place n?est pas assurée, le Mouvement 5 Etoiles du blogger Beppe Grillo faisant jeu égal avec son discours anti-européen. Un autre sondage révélait que seuls 11% des Italiens souhaitaient voir Berlusconi en 2013 au palazzo Chigi, le Matignon italien.