La zone euro prépare une aide globale pour l'Espagne, la Grèce et Chypre

Par latribune.fr  |   |  575  mots
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Madrid pourrait faire appel à l'aide financière de la zone euro au mois de novembre. Dans ce cas, sa demande pourrait être traitée dans un programme d'assistance global comprenant la Grèce et Chypre.

Selon plusieurs responsables de la zone euro, l'Espagne pourrait demander le mois prochain une aide financière à la zone euro. Si c'est le cas, cette requête sera probablement prise en compte dans un paquet global avec le programme d'assistance à la Grèce et le plan de sauvetage pour Chypre.

Question de vie ou de mort

Le gouvernement espagnol qui examine la possibilité d'une telle aide européenne a fait savoir qu'il ne prendrait aucune décision sans avoir obtenu des clarifications sur les conditions et l'étendue de cette assistance. "Nous avançons, nous prenons des mesures, nous préparons les choses, qui se cristalliseront en novembre", a dit à Tokyo un responsable européen engagé dans les discussions sur une aide à l'Espagne. Prié de dire quand une telle demande d'aide était attendue, il a répondu: "Je pense que cela se produira en novembre".
Une prédiction reprise par un autre responsable de la zone euro : "Si je devais parier, je dirais plutôt novembre qu'octobre. Il y aura alors un 'paquet', avec la Grèce, Chypre et l'Espagne. La Slovénie, je ne pense pas". Un troisième responsable a souligné que les députés allemands ne seraient favorables à un plan de sauvetage que si c'était "une question de vie ou de mort".
Jeudi, Mario Draghi, président de la BCE, puis vendredi, Mario Monti, président du Conseil italien, y sont aussi allés de leurs encouragements pour que l'Espagne sollicite l'aide à l'Union européenne.

La note de Moody's attendue

Des déclarations qui interviennent après un nouvel abaissement de la note de l'Espagne par l'agence Standard & Poors jeudi 11 octobre. Le pays est désormais classé dans la catégorie "BBB-" et a vu sa note assortie d'une perspective négative. Pour S&P, "la hausse du chômage et les restrictions des dépenses pourraient accentuer le mécontentement social et contribuer aux frictions entre le gouvernement central et les régions". Si la note descend en dessous de ce seuil, l'Espagne fera alors partie des émetteurs spéculatifs, soit ceux pour lesquels le risque de ne pas honorer les remboursements est réel. Moody's pourrait également décider de dégrader la note de l'Espagne (évaluée à Baa3 sous surveillance négative) en catégorie spéculative dans les prochaines semaines.

Un secteur bancaire déstabilisant

L'Espagne a déjà obtenu une ligne de crédit de 100 milliards d'euros de ses partenaires européens pour recapitaliser son secteur bancaire. Mais, selon S&P, des doutes sur l'engagement de certains Etats de la zone euro à "mutualiser les coûts de la recapitalisation des banques espagnoles sont un facteur déstabilisant pour les perspectives du pays en termes de crédit".
Cependant, pour plusieurs analystes, l'Espagne est prête à repousser sa demande d'aide internationale pendant des semaines, voire des mois, en attendant la levée des obstacles politiques en Allemagne, ainsi que des précisions sur le plan de rachat d'obligations souveraines de la BCE.
Entre-temps, le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy s'attelle à réformer le marché du travail et à favoriser la mise en place de l'Union bancaire européenne, qui contribuerait à rétablir la confiance dans le secteur bancaire du pays. Le pays est retombé en récession cette année, sa deuxième en trois ans, et le taux de chômage tourne autour de 25%, l'un des plus élevés en Europe.