La pauvreté, talon d'Achille du modèle allemand

Par latribune.fr  |   |  308  mots
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Malgré la vigueur de l'économie outre-Rhin, 12,8 millions d'Allemands sont menacés par la pauvreté. Un phénomène en croissance continue depuis 2008, qui touche d'abord les retraités, et qui inquiète les autorités.

C'est décidément le talon d'Achille du modèle allemand. L'office fédéral des Statistiques Destatis a annoncé que 15,8% de la population allemande, soit 12,8 millions d'habitants, étaient en 2010 menacés par la pauvreté. Cette proportion est en hausse régulière depuis 2008 où elle était de 15,5%. Et cela alors même qu'en 2010, le chômage a fortement reculé outre-Rhin, que les rémunérations moyennes ont progressé et que la croissance économique a été très dynamique (3,6%).

Les retraités en première ligne

A été considéré comme «menacé par la pauvreté» en Allemagne en 2010 toute personne disposant, après les transferts sociaux, de 952 euros nets mensuels. Parmi les groupes les plus touchés, on trouve surtout les parents isolés (37,1% sont menacés par la pauvreté) et les plus de 65 ans (touchés à 36,1%).

Retraite garantie à 850 euros mensuels ?

Cette statistique intervient alors que l'Allemagne s'interroge en ce moment sur la pauvreté de ses retraités et sur le niveau des retraites. La ministre des Affaires sociales Ursula von der Leyen a en effet proposé récemment d'assurer un niveau minimal de retraite à 850 euros via une subvention de l'Etat fédéral qui serait financé par une hausse des cotisations. Seule condition: disposer des 35 années de cotisations nécessaires pour toucher une retraite outre-Rhin. Les libéraux, partenaire de coalition, ne veulent pas en entendre parler.

Rapport difficile à décrypter

La question est en tout cas très difficile à trancher, les chiffres étant contradictoires. Selon la Süddeutsche Zeitung de ce jour, le rapport du gouvernement fédéral sur les revenus des retraités montrent que les pensionnés allemands sont «bien pourvus» avec un revenu moyen de 1818 euros par mois. Le rapport met en garde cependant contre le risque de pauvreté des retraités qui ne disposent pas de complémentaires privées.