Draghi : "Les pays devront transférer une partie de leur souveraineté"

Par latribune.fr  |   |  315  mots
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Le patron de la BCE se dit favorable à un droit de regard de l'Union européen sur les budgets nationaux. Une déclaration publiée ce dimanche dans le Spiegel, à trois semaines du sommet de Bruxelles sur les règles de l'UE.

"J'en suis certain: si nous voulons restaurer la confiance dans la zone euro, les pays devront transférer une partie de leur souveraineté au niveau européen", affirme Mario Draghi dans l'hebdomadaire allemand Der Spiegel à paraître lundi. Cette interview est publiée quelques semaines avant le Conseil européen des chefs d'État ou de gouvernement de l'Union européenne des 13 et 14 décembre à Bruxelles.

Créer un "commissaire aux Affaires monétaires"

Le président de la banque centrale européenne se dit favorable à une intervention européenne dans les projets de budget nationaux des pays européens. Une idée défendue début octobre par le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble et que Mario Draghi dit soutenir "complètement". Le ministre allemand proposait de désigner un "commissaire aux Affaires monétaires", doté de large prérogatives, notamment celle de rejeter un budget national s'il est jugé non conforme aux critères européens. Cela supposerait une modification des traités européens.

"Plusieurs gouvernements ont perdu leur souveraineté il y a longtemps"

"Plusieurs gouvernements n'ont pas encore compris qu'ils ont perdu leur souveraineté nationale il y a longtemps. Parce qu'ils se sont lourdement endettés, ils sont maintenant dépendants du bon vouloir des marchés financiers", a argué Mario Draghi. Ce dernier constate cependant que "Les gouvernements ont déjà pris des mesures qui auraient semblé impensables il y a un an". Parmi elles: la signature du traité sur la stabilité budgétaire, la mise en place du nouveau fond de secours et les premières étapes vers la création d'une union bancaire. "C'est un progrès, mais c'est insuffisant", a-t-il ajouté. Le patron de la BCE estime en outre que les règles européennes sur la gouvernance économique doivent être davantage respectées, ce qui n'a pas toujours été le cas par le passé.