
Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a présenté jeudi le nouveau programme de rachat de titres de dette d'Etats de la zone euro, annonçant également la fin de l'ancien programme de rachat lancé en mai 2010, le SMP. Ce dernier, dont il a toujours été dit qu'il était limité en temps et en montant, n'était pas suffisamment efficace, a précisé Mario Draghi.
Tour d'horizon des principales caractéristiques du nouveau programme de rachat, baptisé "OMT" (pour "Outright Monetary Transactions"), sur lequel Mario Draghi était particulièrement attendu :
Montant et maturité : L'institution de Francfort achètera sur le marché secondaire des obligations d'Etat de maturité allant de 1 à 3 ans et ne fixera "pas de limite quantitative" à ces achats, a indiqué Mario Draghi. Ces deux points étaient attendus: annoncer une enveloppe d'un montant fixe aurait en effet poussé les marchés à tester la BCE et une intervention sur des maturités inférieures à trois ans s'apparente à des opérations classiques sur le marché monétaire (et non à un financement monétaire des déficits publics).
Eligibilité : Ce programme sera soumis à la stricte condition que les Etats qui souhaitent en bénéficier aient auparavant fait appel à l'aide des fonds de secours européens, le FESF, provisoire, et le MES, son futur successeur. Ce qui implique, de la part de ces pays, des efforts accrus d'assainissement de leurs finances publiques. La BCE avait déjà indiqué qu'il n'y aurait pas d'achat de dettes sans signature préalable d'un accord pour activer l'intervention du FESF. Un appel à l'aide auquel s'est pour le moment refusé Madrid et Rome.
Stérilisation : Comme pour le SMP, la BCE a annoncé que la liquidité créée à travers le programme OMT sera complètement stérilisée. A chaque fois qu'elle rachètera la dette d'Etat, la BCE retirera ailleurs dans le système monétaire un montant équivalent de liquidités.
Cibles d'intervention : Contrairement au scénario qui avait circulé dans la presse, la BCE ne va pas viser de niveaux spécifiques sur les écarts de taux d'emprunt (spreads) entre les Etats de la zone euro au-delà desquels elle interviendrait en achetant des titres de dette. "Nous n'avons pas d'objectif d'écart de taux spécifique", a déclaré Mario Draghi. L'écart observé est celui entre les taux d'emprunts des pays de la zone euro et les taux d'emprunt de l'Allemagne, pays qui fait référence dans la région.
Séniorité : Mario Draghi a confirmé que la BCE acceptait d'être traitée "pari passu" avec les autres créditeurs. Autrement dit, elle renonce à son statut de créancier senior. De quoi corriger un des défauts majeurs du SMP. Les achats de la BCE reléguaient alors les autres créanciers plus loin bas dans l'ordre de remboursement. Difficile dans ces conditions de restaurer l'appétit pour les titres de dette concernés !
Outre ces questions relatives au rachat de dettes publiques des pays membres, Mario Draghi s'est exprimé sur deux autres dossiers importants aux mains de la BCE:
Exigences de collatéraux pour les banques : La BCE va par ailleurs de nouveau alléger ses critères pour les garanties qu'elle exige des banques de la zone euro en contrepartie des prêts qu'elle leur accorde via ses opérations de refinancement. Elle va notamment "suspendre l'application d'un seuil de notation financière minimum" pour les garanties exigées ("collatéraux") dans le cas de titres de dette d'Etats membres de la zone euro, est-il détaillé dans un communiqué.
Politique monétaire conventionnelle: Avant la conférence de Mario Draghi, la BCE avait annoncé qu'elle laissait son principal taux de refinancement inchangé à 0,75%, son plus bas niveau historique. A l'issue de son Conseil des gouverneurs, l'institution de Francfort a également maintenu son taux de dépôt au jour le jour (0%) et son taux de prêt marginal (1,50%).
> (Re)voir l'intervention du 6 septembre du Mario Draghi
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S'il est vrai que la France et l'Allemagne pourraient arriver à une compétitivité comparable il n'en est pas de même pour d'autres pays de la zone Euro.
Des pays aussi peu industrialisés que le Portugal, la Grèce et autres ont donc peu de chance d'arriver à la même compétitivité que l'Allemagne (à moins de devenir des paradis fiscaux).
Leur demander d'augmenter leur compétitivité par le dumping social et par le dumping des salaires et illusoire. Des pays comme la Chine, l'Inde et autres pays asiatiques ne peuvent être égalés en ce qui concerne le dumping social.
Seule solution, les accords doivent être modifiés de façon à permettre aux pays ainsi désavantagés de développer et de protéger leur économie contre des économies plus fortes afin d'arriver au sein de l'Union Monétaire à une plus grande convergence des économies.
Il est aussi important d'arriver à un partage horizontal du travail pour éviter l'exil de jeunes, souvent hautement qualifiés, pour cause de chômage dans les pays périphériques.
Il faut tenir compte de la réalité, l'Allemagne étant le pays économiquement le plus fort de la Zone Euro a pu profiter de l'endettement des autres pays pour développer son industrie aux dépens des autres économies de la Zone Euro.
La banque vous fait credit. Vive l'euro.
Pour le moment tout va bien, avec nôtre excédent de la balance commerciale de 15 Milliards PAR MOIS et ceci depuis plus de quinze ans nous profitons plus que quiconque de l'UE et de l'Union Monétaire. Les quelques petits milliards que l'Allemagne doit verser à Bruxelles tous les ans ne sont rien par rapport à l'excèdent commercial que nous réalisons grâce à cette petite cotisation. Excèdent commercial énorme qui nous permet d'exporter nôtre chômage vers les pays économiquement plus faibles et qui, a cause (grâce) des traités imposés par l'axe franco-allemand, ne peuvent ni empêcher ni taxer l'avalanche de produits Made in Germany qui étouffe et empêche leur propres économies de se développer.
Alors pas de souci et que m'importe comment vont les autres pays et si en Espagne et au Portugal le chômage des jeunes dépasse déjà les 50%.
Belle alternative en vérité!
@Tyler je ne crois pas à une explosion instantané de l'euro, si elle a lieu ce sera par étape avec des sorties progressives. La déclaration de l'autriche n'est pas nouvelle, Merkel avait dit grosso modo la même chose, elle a visiblement changé d'avis..
Je ne souhaites pas la fin de l'euro comme Sapir mais il faut bien avouer qu'a mesure que nous avançons celle-ci semple inévitable.