L'Irlande bien décidée à revenir définitivement sur le marché obligataire en 2013

Par Sophie Rolland, avec Reuters  |   |  490  mots
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Le Premier ministre Enda Kenny a déclaré qu'il avait besoin d'une aide pour alléger la dette de ses banques afin d'assurer sa sortie du plan de sauvetage international.

L'Irlande envisage de revenir définitivement sur les marchés obligataires dans la deuxième moitié de l'année 2013, mais elle a besoin d'une aide pour alléger la dette de ses banques afin d'assurer sa sortie du plan de sauvetage international, a annoncé le Premier ministre, Enda Kenny. S'exprimant quelques jours avant que l'Irlande prenne la présidence de l'Union européenne -le 1er janvier-, ce dernier espère obtenir un assouplissement des conditions de remboursement des billets à ordre ("promissory notes"), que Dublin avait principalement injecté dans Anglo Irish Bank, avant la date limite de remboursement en mars.

L'Irlande serait le premier pays européen à s'affranchir de son plan de sauvetage

"Nous espérons être le premier pays à s'affranchir [d'un plan de sauvetage] en 2013 mais le niveau d'aide promis à l'Irlande doit nécessairement être maintenu", a déclaré Enda Kenny lors d'un entretien mercredi soir. La priorité de Dublin est de modifier les difficiles conditions de remboursement des billets à ordre et de bénéficier rétrospectivement d'un projet autorisant les fonds de secours de la zone euro à recapitaliser les banques présentant un haut niveau de risques.

Engagements européens

Les dirigeants de la zone euro sont parvenus à un accord au mois de juin visant à améliorer les conditions de remboursement des banques ayant bénéficié du plan d'aide. Cela a eu comme conséquence une forte baisse du rendement des obligations et a fait de l'Irlande le premier pays de la zone euro bénéficiaire d'un plan de sauvetage à se financer à nouveau auprès des marchés sur du long terme. Le Fonds monétaire international (FMI) a prévenu cette semaine qu'un retour durable de Dublin sur les marchés était corrélé au respect des engagements pris par l'Europe.

Perspectives budgétaires

Dans son dernier rapport semestriel, le ministère des finances a revu à la baisse les perspectives de croissance du pays pour les trois prochaines années. L?économie irlandaise devrait croître à un rythme de 0,9% cette année, 1,5% en 2013, 2,5% en 2014 et 2,9% en 2015. L'Europe et le FMI s?attendent quand à eux, à une croissance de 1,1% l?année prochaine. Les 8,6 milliards d'euros d?économies prévus sur la période (3,5 milliards en 2013, 3,1 milliards en 2014 et 2 milliards en 2015) devraient permettre de ramener le déficit budgétaire à 8,3% du PIB cette année et 7,5 % en 2013. Si les intérêts sur les Promissory notes n?étaient pas payés, cela ramènerait le déficit 2013 à 6,4% du PIB.

Retour sur le marché de la dette

Dublin a déjà fait son retour sur les marchés de capitaux au cours des derniers mois. Petit à petit, l'agence de la dette irlandaise regagne la confiance des marchés. Elle a émis de la dette à très court terme à plusieurs reprises et cet été, elle a même procédé à ses premières émissions d'obligations de maturité longue (5 et 8 ans, en partie par un échange de titres) depuis septembre 2010.