La BCE n'entre pas dans la guerre des monnaies

Par latribune.fr  |   |  345  mots
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La Banque centrale européenne (BCE) n'a pas modifié ses taux directeurs jeudi, maintenant comme prévu son taux de refinancement au plus bas record de 0,75%. L'institution de Francfort adopte une position attentiste entre une possible reprise économique et l'appréciation de l'euro.

La Banque centrale européenne (BCE) ne s'occupe que d'inflation, et l'a une fois de plus démontré... sans surprise. Ce jeudi, elle a laissé son principal taux directeur inchangé à 0,75%, en plein débat sur l'euro fort, considérant qu'une reprise était possible au cours de l'année 2013. Pour son président Mario Draghi, l'euro fort montre que la confiance dans la monnaie unique est de retour.

Surveiller l'effet de l'appréciation de l'euro sur l'inflation

Tout juste l'institution de Francfort a-t-elle promis de vérifier si l'appréciation actuelle de l'euro n'entrainera pas des modifications de ses projections d'inflation. "Comme je l'ai dit la dernière fois, le taux de change n'est pas un objectif de politique (monétaire) mais il est important pour la croissance et la stabilité des prix et nous voulons certainement voir si l'appréciation se poursuit dans quelle mesure cela pourra modifier notre évaluation du risque concernant la stabilité des prix," a déclaré Mario Draghi.

La BCE seule au monde

Fidèle à ses statuts, la BCE maintient ses positions inchangées, alors que la plupart des banques centrales des pays développés, à l'image de la Bank of Japan (BoJ), ou de la Federal Reserve américaine (Fed) se sont lancées dans de vastes programmes "d'assouplissement quantitatif". La Bank of England (BoE) a elle aussi annoncé ce jeudi qu'elle se tenaît prête à mettre en place des mesures de soutien de la croissance.

Conséquence de ces politiques inflationnistes mises en place aux États-Unis et au Japon, la monnaie unique évolue à un pic depuis quatorze mois par rapport au dollar et à son plus haut depuis trente mois face au yen. Raison qui a poussé mardi le président de la République François Hollande a réclamer une concertation internationale au G20 de la semaine prochaine, afin de limiter les effets néfastes des changes flottants.

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