La Grèce à nouveau en grève générale contre l'austérité

Par latribune.fr  |   |  438  mots
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Le pays va de nouveau tourner au ralenti mercredi sous l'effet d'une grève générale contre la poursuite de l'austérité exigée par ses créditeurs de l'UE et du FMI.

Un avertissement. C'est le message que souhaite adresser la Grèce, mercredi, via une grève générale. Celle-ci vise une fois encore à protester contre les mesures d'austérité qui plombent le pays, dont le taux de chômage a explosé à plus de 27%.

Cette journée d'action, la première de l'année a été décidée par les centrales syndicales du public, Adedy, et du privé, GSEE. Elle doit perturber les transports, notamment aériens du fait d'arrêts de travail en cours de journée des aiguilleurs du ciel. Les trains et dessertes urbaines seront affectées, tandis que les bateaux desservant les îles doivent rester à quai.

"Des mesures contre le chômage"

Succédant à une grève générale en novembre, et à plus d'une dizaine depuis le début de la crise grecque en 2010, le débrayage doit culminer avec une manifestation dans le centre d'Athènes à la mi-journée. Il doit aussi perturber le fonctionnement des administrations, écoles et hôpitaux, tandis que les syndicats d'avocats et de commerçants s'y sont ralliés.

Arqués contre le nouveau train d'austérité que le pays surendetté a dû adopter cet automne pour rester sous perfusion financière internationale, la GSEE et l'Adedy avaient appelé à cette mobilisation en riposte à la décision du gouvernement de briser deux récentes grèves, du métro d'Athènes et des marins, en recourant à la réquisition. Dans un communiqué, la GSEE a assuré lutter "pour les conventions collectives", "des mesures contre le chômage", et pour "la sauvegarde des droits démocratiques". De plus, l'Adedy entend faire barrage à des licenciements dans la fonction publique, dont les créanciers veulent réduire la taille.

Un message à la troïka

Alors que le pays traverse sa sixième année de récession, le principal parti d'opposition, le Syriza, de gauche radicale, a appelé à une mobilisation massive pour "faire tomber le plus vite possible" le gouvernement de coalition droite-gauche modére emmené par le conservateur Antonis Samaras. La police a prévu un important dispositif pour prévenir les débordements, fréquents lors des manifestations anti-austérité en Grèce.

La grève constitue un avertissement social avant l'arrivée attendue d'ici début mars à Athènes de la troïka des créanciers (UE-BCE-FMI). Celle-ci qui doit juger du respect par Athènes de ses engagements de rigueur et réformes, conditionnant la poursuite du versement des prêts UE-FMI, censés atteindre d'ici 2014 un total de 240 milliards d'euros.

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