Outre-Manche aussi la réforme des allocations familiales fait polémique

Par latribune.fr  |   |  404  mots
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Le nouveau primat de l'Eglise d'Angleterre a fustigé dimanche la politique d'austérité de David Cameron. Le chef du gouvernement prévoit notamment des coupes budgétaires dans le domaine des aides sociales. Des mesures qui pourraient nuire à quelque 200.000 enfants.

C'est un message en forme d'avertissement. Justin Welby, ancien cadre de l'industrie pétrolière qui a pris les rênes de l'Eglise anglicane le 1er janvier, a fustigé la politique d'austérité de David Cameron, dimanche, dans un communiqué. L'archevêque de Canterbery, qui détient toujours une autorité morable considérable outre-Manche a estimé que la réforme du système des allocations familiales - qui doit être débattue d'ici la fin du mois à la chambre basse du Parlement de Westminster - risquait de frapper les familles les plus démunies au moment où la Grande-Bretagne va probablement basculer dans sa troisième récession en quatre ans. Pour le primat anglican, qui sera intronisé officiellement le 21 mars, quelque 200.000 enfants pourraient ainsi être jetés dans la pauvreté.

"Les responsables politiques sont devant un choix très clair: en protégeant les enfants des conséquences de ce texte de loi, ils peuvent honorer leur promesse d'éradiquer la pauvreté infantile. Ces réformes signifieront que ce sont les enfants et les familles qui feront les frais d'une inflation plus forte, et non les pouvoirs publics", ajoute le prélat.

"Rendre supportable le coût de "l'Etat-provisence"

De son côté, le gouvernement de David Cameron, allié aux "lib-dem" de Nick Clegg, affirme que ces réformes sont nécessaires pour réduire les déficits publics, diminuer la pression fiscale et rendre plus supportable à terme le coût de l'"Etat-providence" mis en place après 1945.

Réagissant aux propos de l'archevêque anglican, le ministre du Travail et des Retraites, Iain Duncan Smith, a défendu la politique du gouvernement. "Il s'agit ici de justice. Les contribuables qui paient des impôts, qui travaillent très dur n'ont pratiquement pas vu leurs salaires augmenter. Et pourtant, le coût des aides sociales a crû d'environ 60% pour atteindre 200 milliards de livres sterling", a-t-il fait valoir sur ITV News. "Cela veut dire qu'ils ont dû pour cela acquitter des impôts, ce qui est tout simplement injuste. Ce système (d'aides sociales) plonge de nombreuses personnes dans le piège de la dépendance, une dépendance vis-à-vis de l'Etat, incapables ou réticents à travailler. Où est la morale ou la justice dans tout cela, c'est la question que je pose à nos évêques", a-t-il ajouté.

(Avec Reuters)

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