UE : Juncker veut boucler le dossier chypriote

Par latribune.fr  |   |  473  mots
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Premier ministre du Luxembourg, Jean-Claude Juncker a souhaité dans la nuit de jeudi à vendredi que la réunion de l'Eurogroupe sur Chypre convoquée vendredi dans la soirée permette de boucler le plan d'aide à Chypre.

Après Paris et Berlin, c'est au tour de Luxembourg d'accélérer le tempo. Jean-Claude Juncker, Premier ministre du Luxembourg et ancien président de l'Eurogroupe, a souhaité dans la nuit de jeudi à vendredi que la réunion de l'Eurogroupe sur Chypre convoquée vendredi dans la soirée permette de boucler le plan d'aide à Chypre.

Trouver une solution...avant le week-end

"Lors de la réunion de l'Eurogroupe, il ne doit pas seulement s'agir d'avancer sur Chypre, mais de trouver une solution", a déclaré Jean-Claude Juncker à l'issue d'une réunion des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro. "Je ne peux pas imaginer que nous laissions passer le week-end sans avoir résolu le problème chypriote", a insisté celui qui fut le patron des ministres des Finances de la zone euro pendant huit ans.

Interrogé sur un effacement de dette qui ferait subir des pertes aux créanciers privés, une solution rejetée par Nicosie, Jean-Claude Juncker a répondu: "Je ne pense pas que nous devrions aller vers cette solution de manière aveugle". "Nous devons rechercher une solution qui ne soit pas un effacement pur et simple", a-t-il ajouté. Il a souligné que la zone euro, qui avait indiqué que cette solution adoptée pour la Grèce était un cas unique, devait être attentive à sa "crédibilité". "La Grèce étant un cas unique, nous ne reproduirons jamais la solution qui fut appliquée à la Grèce", a-t-il insisté.

Une aide entre 10 et 17 milliards d'euros

Rappelons que Chypre, en proie à la plus grave crise économique de ces quarante dernières années - avec un chômage à 15% de la population active et un PIB qui devrait se contracter d'au moins 3,5% cette année - a demandé une aide financière en juin dernier, après que ses deux principales banques ont appelé le gouvernement à l'aide. Elle espère obtenir de la zone euro et du FMI un prêt de 17 milliards d'euros, l'équivalent de son Produit intérieur brut. De son côté, le nouveau patron de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a évoqué mercredi un montant plus proche de 10 milliards.

Dans ce contexte, le ministre des Finances, Michalis Sarris, doit se rendre à Moscou lundi pour demander une prolongation du délai de remboursement d'un prêt russe de 2,5 milliards d'euros venant à échéance 2016, et discuter de la façon dont la Russie pourrait contribuer au plan de sauvetage. Les négociations ont traîné pendant des mois, face aux réticences du président sortant, le communiste Demetris Christofias, opposé aux mesures d'austérité réclamées par l'UE en échange d'une aide financière. Mais la donne a changé avec l'élection fin février d'un nouveau président, le conservateur Nicos Anastasiades, qui a participé jeudi à son premier sommet européen.