Pour Bruxelles et Berlin, la balle est dans le camp de Chypre

Par latribune.fr  |   |  473  mots
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Au lendemain du rejet par le Parlement chypriote du plan d'aide proposé par l'Union européenne, Chypre doit trouver une solution. La Tribune fait le point sur les dernières informations relatives à ce dossier crucial pour la zone euro.

Le sauvetage de Chypre en suspens. Après que le Parlement chypriote a rejeté mardi soir les conditions de l'aide de 10 milliards d'euros promise le 16 mars,  le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a dit prendre "note" de cette décision. Les parlementaires ont refusé la proposition qui consistait notamment à taxer à 6,75% les dépôts bancaires entre 20.000 et 100.000 euros et à 9,9% au-delà.

Retrouvez les grands moments de la journée du 19 mars qui s'est conclue par le rejet de la taxation bancaire par le Parlement chypriote. >> Jour de vote sur la taxe bancaire chypriote,

L'Eurogroupe réitère sa proposition

 "Je confirme que l'Eurogroupe est prêt à aider Chypre dans ses efforts de réforme et réitère la proposition de l'Eurogroupe telle que je l'ai présentée lundi",  a indiqué le chef de file des ministres des Finances de la zone euro dans un communiqué. Pour trouver les 5,8 milliards d'euros exigés en contrepartie de l'aide, les membres de la zone euro proposaient toujours de taxer les dépôts bancaires, mais pas en dessous de 100.000 euros. Dans la soirée, interrogé sur la chaîne de télévision NOS, Jeroen Dijsselbloem, affirmait "avoir laissé une certaine liberté à Chypre" et ajoutait, à propos des membres du gouvernement et du parlement chypriote: "la balle est toujours dans leur camp".

Le ministre allemand de Finances craint que les banques ne puissent etre rouvertes...

De son côté, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble s'est montré plus alarmiste. Il a ainsi déclaré que sans fonds d'urgence "deux grandes banques chypriotes étaient insolvables". "Je crois qu'il y a un danger qu'ils ne puissent jamais rouvrir les banques". Ce mercredi, les établissements bancaires et la Bourse restaient fermées.

Interviewé sur la chaîne de télévision allemande ZDF, il reconnu que Chypre était dans "une situation grave". Tout en affirmant sa "compréhension" contre les manifestations de colère dans le pays, il a affirmé que "cela ne devait pas conduire à ce que nous prenions des décisions irrationnelles, irresponsables".

Coup de fil à Moscou

Par ailleurs, tard dans la soirée, le Kremlin publiait un communiqué confirmant que le président russe Vladimir Poutine s'était entretenu de la situation avec son homologue chypriote Nicos Anastasiades. Il y est fait mention des "inquiétudes" de Moscou "à propos des mesures qui pourraient nuire aux intérêts des entités et citoyens russes" à Chypre. Les négociations doivent se poursuivre entre les deux parties, et ce en dépit des demandes d'Angela Merkel qui souhaitait que Chypre ne négocie qu'avec la Troïka (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international). Le Kremlin a d'ailleurs tenu à préciser dans son communiqué que "la conversation téléphonique a été initiée par l'équipe chypriote".