La BCE lance un ultimatum à Chypre

Par latribune.fr  |   |  382  mots
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La banque centrale de Francfort maintient le dispositif ELA, qui permet de fournir de la liquidité aux banques chypriotes jusqu'à lundi. Au-delà, il faudra un plan d'aide validé ou ce sera la faillite.

Dans un bref communiqué publié jeudi matin, la Banque centrale européenne a laissé un sursis à Chypre. Le conseil des gouverneurs a laissé jusqu?à lundi à la banque centrale de Chypre l?accès au dispositif d?assistance d?urgence à la liquidité (Emergency Liquidity Assistance ou ELA). Autrement dit, jusqu?à cette date, le système bancaire chypriote pourra encore fonctionner grâce à l?argent de la BCE.Sans cette aide, Chypre et ses banques seraient de facto en cessation de paiement.

Un plan dès mardi

Mais la BCE prévient : « ensuite, l?ELA ne pourra être envisagé que si un programme de l?UE et du FMI est mis en place pour assurer la solvabilité des banques » chypriotes. Autrement dit, les 23 membres du conseil des gouverneurs de la BCE ont posé un ultimatum aux autorités chypriotes : il leur faut établir et faire approuver un « plan B » avant la réouverture des banques prévue mardi 26 mars.

Ultimatum

Avec cette décision, la BCE met tout son poids dans la balance : elle entend en finir avec le veto du parlement chypriote et veut le contraindre à accepter rapidement un plan d?assistance modifié. Désormais donc, la marge de man?uvre des autorités chypriotes et des députés de l?île est très réduite : il leur faut accepter une modification légère du plan d?aide décidé dans la nuit de vendredi à samedi.

Quel plan B ?

Dans ce plan B, la taxe sur les dépôts bancaires serait maintenue. Certains pensent qu?elle sera limitée aux dépôts supérieurs à 100.000 euros, montant de la garantie européenne sur les dépôts. Mais ceci obligerait à trouver 2 milliards d?euros. D?autres évoquent une taxe sur les dépôts moins élevée que celle envisagée vendredi dernier (6,75 % jusqu?à 100.000 euros, 9,9 % au-delà). Quoi qu?il en soit, il faudra trouver d?autres sources de financement puisque les Européens ne donneront pas plus de 10 milliards d?euros et que les Russes ne semblent pas devoir aider dans des proportions suffisantes. Les médias chypriotes évoquent une taxe sur les fonds d?investissement et un possible défaut pour les créanciers des banques. En tout cas, une chose est désormais certaine : le temps presse.